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Tu porterais dix ans mon coeur...

Publié le 26 novembre 2012 par Fabianus
TU PORTERAIS DIX ANS MON COEUR...
Ce dimanche on a beaucoup parlé de la violence sur les femmes. Après un viol le corps de la femme se sent souillé, sali ! Et quand il porte l'enfant surgit l'angoisse de la naissance ! L'enfant du viol ! Combien de femmes porteront longtemps l'ombre de cette présence qu'elles  n'avaient pas la force de supporter.

A toutes les femmes victimes, aux enfants morts avant que d'être nés !
Tu porterais dix ans mon angeSi je t’avais laissé la vieJe t’aurais vu sortir étrangeComme un roseau d’une eau croupie.Tu m’aurais appelée mamanAu fil de tes lèvres candidesInnocemment comme un enfantPour inonder mon cœur arideQui sait, tu aurais eu ses yeuxPour me rappeler son imageMais n’aurais pu voir en ce bleuQue lesrivages d’un ravageTu porterais dix ans mon cœurSi je t’avais donné la vieComme arrachée  de la noirceurD’un ventre mort sous tant de nuits.Je t’aurais pris tout contre moiSans rien montrer de mes sanglotsDans la tendresse d’un émoiSurgi du plus profond des eaux.Et chaque date anniversaireAurait porté la cicatriceDe cette plaie à ciel ouvertDe cet  immonde maléfice.On aurait parlé de ton pèreUn jour, oui, on aurait parléEn fond de brume mensongèreSur les ravines du passé.Je t’aurais dit : il est partiAu jardin de l’éternitéMais le miroir des agoniesAurait terni d’opacité.J’aurais porté lourd comme un deuilLa femme en moi morte à jamaisEt ton sourire en mon cercueilLe triste éclat des fleurs séchées.J’aurais croisé des paysagesDans les replis de ma torpeurEn ces moments, mon enfant sageTu m’aurais dit : pourquoi tu pleures ?J’aurais caché ma déchirureDans tes menottes délicatesTirant des lignes d’écritureL’espoir d’automnes écarlates.Puis dans les creux de solitudeLoin de tes rêves d’écolierLes démons noirs de turpitudeAuraient nourri  des feux damnés.Tu porterais dix ans mon cœurSi  je t’avais laissé la viePour exorciser la terreurEt tous ces dégoûts infinisPour surmonter la violenceD’un volcan fou de salissuresPour me lover dans ta présenceEn tendres câlins qui rassurent.Mais tant de forces m’ont manquéLa Terre ne t’a pas attenduEt m’a crié d’abandonnerTa destinée au chant des nues.J’aurais dans chacun de tes pasTressé l’écharpe de la honteEt ma voix nouée de trépasDes fées aurait noyé les contes.Tu aurais dix ans ma tristesseSi je t’avais donné le jourSi de mon verger d’allégresseAvait mûri  le fruit d’amour…Si du jardin de ma jeunesseAvait grandi le fruit d’amour !

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