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Il a dû se sentir bien seul Jean-Marc Ayrault ces derniers temps face à la contestation qui s'amplifie du projet, qu'il soutient, de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes. Delphine Batho, ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie, et Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, viennent donc d'arriver en renfort, pour le soutenir, en confirmant dans un communiqué " la nécessité de poursuivre le déroulement du projet porté par deux régions, sept départements et les intercommunalités de Nantes, Rennes, Saint-Nazaire, La Baule, et qui sera déterminant pour conforter la dynamique économique et sociale du Grand Ouest ".
Leurs voix s'ajoutent ainsi à celle de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, et confirment bien " l'engagement du gouvernement pour que les différentes procédures continuent à se dérouler ".
Les ministres se veulent cependant rassurants : " Cela doit être fait, dans le respect de l'ensemble des règles applicables à un tel projet, (et) le respect des initiatives en faveur du respect de la biodiversité et de la préservation des terres agricoles " est-il précisé dans le communiqué.
Concernant la biodiversité, un " Comité scientifique " sera donc mis en place dans le cadre de la procédure d'autorisation au titre de la loi sur l'eau et sera " composé avec toutes les garanties d'indépendance et de transparence, et présidé par un expert scientifique ".
Quant à la préservation des terres agricoles (740 hectares sont concernés par le projet dont 250 ha doivent être artificialisés), " aucune intervention de défrichement sur site ne sera effectuée avant la validation de la méthode de compensation environnementale par la Commission d'enquête constituée dans le cadre de la loi sur l'eau " affirment les ministres. Une " mission " sera donc constituée, en coordination avec les acteurs locaux, " afin d'identifier localement les moyens de minimiser l'impact du projet sur les surfaces agricoles (notamment par la mobilisation de friches agricoles disponibles) et de contribuer à la définition des dispositifs nécessaires à la lutte contre l'étalement urbain ". Bien entendu cette mission tiendra compte de l'opération d'aménagement foncier déjà engagée.
Mais, alors que se poursuivent les affrontements violents à Notre-Dame-des-Landes, ces décisions de créer des " Comités " et " Missions " n'arrivent-t-elles pas trop tard ? Et comment croire maintenant le Gouvernement de ses bonnes intentions alors qu'il manie d'une main de fer la matraque ? Comment ne pas craindre dans ces annonces un écran de fumée ?
Christina Vieira