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Ils n'étaient pas bien nombreux il y a 40 ans à croire que le bio était la voie de la sagesse devant le développement de l'usage intensif des produits chimiques de synthèse dans l'agriculture. Mais une poignée de visionnaires a vu juste en se battant pour l'écologie et en créant l'UFAB dès 1972. Alors ceux qui disent que le bio c'est un effet de mode ...
Depuis sa création l'UFAB a mené le combat à plusieurs niveaux : l'enrichissement des sols avec des produits naturels, le traitement des plantes avec des produits respectueux de la santé et de l'environnement, et la nutrition des animaux avec des produits sains sans OGM, et sans pesticides.
Aujourd'hui elle est ainsi devenue un acteur référent du bio en France dans la sélection et la distribution des semences et des engrais bio et dans la nutrition animale en fournissant 50 000 tonnes d'aliments bio par an ce qui correspond aux besoins annuels de 800 000 volailles de chair, 700 000 poules, 10 000 porcs, et 20 000 vaches laitières.
La traçabilité des produits achetés transformés et vendus fait bien entendu partie des priorités de l'UFAB. Ainsi chaque année un budget de 150 000 euros est consacré aux contrôles et à l'analyse des produits à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement en sachant que les produits sont majoritairement locaux, et les intermédiaires, notamment pour les produits importés, sont limités. Cette politique stricte de contrôle qualité a ainsi permis en 2011 de refuser l'entrée dans ses usines de 39 camions soit 1000 tonnes de marchandises, et aujourd'hui environ 30 entreprises ne sont pas ou plus référencées comme fournisseurs de l'UFAB.
Aujourd'hui l'objectif de l'UFAB est de contribuer au développement de l'agriculture bio dans un sens moins artisanal pour la démocratiser, la rendre plus moderne, plus innovante et économiquement performante. Cette approche industrielle modérée, qui concilierait la modernité et le strict respect des règles de la bio, permettrait de réduire les coûts de production et de répondre ainsi à la demande croissante des consommateurs de produits bio. Et pour Carine Maret, Directrice de l'UFAB c'est la bonne voie : " Ce n'est pas parce que l'agriculture bio grandit qu'elle perd ses valeurs et son éthique, souligne-t-elle. Le cahier des charges ne change pas avec la taille des exploitations et cela permet d'envisager l'avenir plus sereinement".
Mais qui va déterminer les critères de modération et les contrôler?
Le développement de l'agriculture bio est bien évidemment une nécessité. Mais il va falloir que l'UFAB définisse et mette en place des garde-fous pour que le bio ne perde pas son âme. Et son âme ce n'est pas que la non-utilisation de produits chimiques de synthèse (pesticides et engrais), le rejet des OGM, le rejet des antibiotiques et hormones pour traiter les animaux, le rejet de la culture hydroponique, le rejet de l'irradiation des aliments pour leur conservation... Son âme c'est aussi l'éthique, l'équité, la solidarité. Des valeurs difficiles à concilier avec la production de masse. L'UFAB qui a prouvé depuis longtemps son engagement pour la défense du bio ne devra pas se tromper dans ses nouvelles orientations.
Hervé de Malières