C’est souvent l’image d’un ours polaire hagard sur un banc de glace qui symbolise l’impact des changements climatiques. Comme si hélas les hommes n’étaient pas eux aussi, et au premier chef, affectés par ce phénomène… Parce qu’ils agissent sur les causes fondamentales de la nutrition (insécurité alimentaire, accès réduit à l’eau), les changements climatiques viennent grossir les rangs des victimes de la sous-nutrition.
Résultat : on estime que la sous-nutrition infantile sera de 20% supérieure à ce qu’elle aurait été en l’absence de changement climatique d’ici 2050[1]. Aujourd’hui, 10 000 femmes et enfants meurent par jour des conséquences de la sous-nutrition. Combien seront-ils demain si nous ne faisons rien aujourd’hui ?
En Ouganda, il est prévu qu’une augmentation de seulement 2 degrés de la température dévasterait la culture de café, dont dépendent de nombreux agriculteurs et qui génère une part majeure des revenus du pays à l’exportation. Cet exemple, parmi bien d’autres, illustre l’impact particulièrement dramatique des changements climatiques dans les pays pauvres dont l’économie est fondée sur l’agriculture. Les sécheresses et les inondations sont considérées comme la plus grave menace du 21ème siècle sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. Elles affectent non seulement les cultures mais aussi l’élevage, réduisant les pâturages disponibles et décimant les troupeaux. Ainsi, alors que la malnutrition est habituellement quasi absente chez les populations pastorales parce que les enfants bénéficient du lait très nutritif des animaux, on a vu dans les pays de la Corne de l’Afrique touchés par la sécheresse l’an dernier les taux de malnutrition grimper parmi les populations pastorales.