Dimanche, un autre
Ils ne sont pas nombreux à espérer son retour sauf, sans doute, quelques milliers de militants de feu-l'UMP.
Mais Nicolas Sarkozy a quand même fait son retour, dans une discrétion toute relative.
Le Canard Enchaîné lui a consacré ses meilleures confidences, mercredi dernier. Preuve sans doute qu'il avait beaucoup à
raconter.
Soutenir Copé contre Fillon
A en croire l'hebdomadaire satirique, l'ancien monarque a tout fait pour « faire monter Copé » contre François
Fillon. Et Sarkozy fut ravi du résultat final qui, d'après lui, disqualifiait Fillon pour 2017.
« Ce résultat élimine Fillon car ne recueillir que 50% des voix quand on a été premier ministre pendant 5 ans, c'est
piteux, terrible pour lui. » Visiblement, la nouvelle est confirmée: Sarkozy n'a pas abandonné ses ambitions présidentielles. Et il est bien content de l'autre Voyou de la République, i.e.
Jean-François Copé: « Copé a fait une remontée exceptionnelle.»
Visiblement, l'ancien monarque n'avait pas prévu l'autre dommage collatéral de ce déchirement intestinal, la dislocation de
l'UMP. « Ces abrutis sont capables de foutre le parti en l'air. (...) S'ils font trop les cons, je vais finir par m'en mêler » aurait-il déclaré mardi dernier. C'était avant le cataclysme du lendemain, la nouvelle incroyable que l'UMP avait proclamé ses résultats en oubliant quelques départements, puis la médiation d'Alain Juppé.
Durant le weekend, la presse eu confirmation que Sarkozy était « en contact téléphonique » avec ce dernier. Quelle
retraite !
Eviter la mise en examen
Jeudi dernier, les juges avaient réservé le temps qu'il fallait à l'audition de Nicolas Sarkozy, à Bordeaux. Mais il
était « très serein », a assuré sa
grande amie Isabelle Balkany. « Il y a une espèce d'acharnement, d'envie peut-être d'un magistrat de faire un exploit en impliquant sans fondement un ancien président de la République.
La durée de l'audition aujourd'hui me renforce dans cette idée. Nicolas Sarkozy est combatif (...) mais dans la durée de l'audition je présume, j'imagine, qu'il y a peut-être une volonté d'en
faire un événement médiatique ».
Samedi, une flopée de journaux balançaient leurs scoops exclusifs sur l'audition qui aurait innocenté Nicolas Sarkozy. On
imaginait son avocat Thierry Herzog, livrer ses photocopies au Figaro, à Sud Ouest, au Monde,
La Garde des Sceaux Christiane Taubira exprime sa surprise: « Ce n'est pas conforme à la loi, par conséquent ce
procès verbal n'aurait pas dû circuler ». Bizarrement, les sarkozystes si agacés que quelques PV d'audition de la même procédure aient pu circuler en juillet 2011 (au point de lancer un
illégal espionnage de journalistes) se taisaient religieusement cette fois-ci.
Se faire désirer dans les sondages
Il y a aussi ces sondages, sans surprise. Tout au long du fiasco électoral de la semaine passée, les sondeurs se sont jetés
sur l'inévitable question, un retour de Nicolas Sarkozy était-il déjà souhaitable ? Oui, chez le maigre contingent de militants UMP, à croire d'improbables panels de quelques centaines personnes.
Non chez la majorité des sondés en général, un non massif (entre 64% chez Ipsos ; 65% chez Ifop).
Invitée du Grand Journal de Canal+ vendredi soir, Isabelle Balkany se déclarait navrée de la situation de son parti. Et elle appela Nicolas Sarkozy à « prendre la parole » pour sortir l'UMP de sa crise. Elle promit que sa démarche n'était qu'une initiative personnelle. Que c'était drôle et sincère.
Elle avait pris l'habitude de prendre ses consignes à la bonne adresse.
Nicolas Sarkozy avait patiemment détruit l'UMP de l'intérieur en cinq années de présidence. Il a tout manipulé, rien organisé pour l'après 6 mai. L'UMP a été ruinée.
Quand la figure forcément neutre, presque tutélaire d'Alain Juppé s'affiche pour une médiation, les premiers à critiquer à mots couverts la démarche sont le clan Coppé et... quelques sarkozystes purs jus.
Dimanche, Frédéric Lefevbre, l'ancien lobbyiste de la Place Beauvau (2002-2007), éphémère député et porte-flingue de Sarkofrance, critique la prétendue neutralité de l'ancien ministre. Et il le fait de façon posée et réfléchie. Un communique de presse mûrement pensé balancé dimanche après-midi: « Comment rassurons-nous les militants sur le fait que cette médiation ne puisse dériver en prise de contrôle "à l'ancienne" par des personnalités aussi respectables soient elles qui n'auraient pas la légitimité de l'élection, y compris pour une période transitoire ? » Et un autre sarkozyste promettait un retour triomphant: « Il n'est pas l'homme de la politique politicienne. S'il revient ce sera pour jouer le premier rôle de nouveau et il n'a pas à descendre dans la cuisine. »
Claude Guéant, involontairement ou pas, résumait ainsi le scénario écrit chez son ancien monarque.
Dimanche 25 novembre, Alain Juppé retrouvait François Fillon et Jean-François Copé à l'Assemblée. La rencontre tourna court.
Echec total.
Un peu avant 20 heures, Benoist Apparu, ancien ministre du Logement de François Fillon, s'écrit sur Twitter: « Un nouveau courant pour l'
Ces gens-là nous gouvernaient depuis 10 ans.
UMP: l'étrange Striptease des Dinosaures
Quand Guillaume Peltier dézinguait Sarkozy
La semaine politique: Ci-gît l'UMP 2002-2012
UMProbable
UMPasse