26 novembre Meurtre La couverture Ou Comment j'ai assassiné mon éditeur Mon éditeur est une charmante boule de nerfs pétrie de tocs, maniaque et hypocondriaque. Lui aussi. Trente et un ans charmeur une gueule entre Gainsbourg, la même barbe, et Yvan Attal. Il faut l'avoir vu sur scène slammer ses textes avec une énergie atomique, bombarder ses mots avec une telle violence. Toujours habillé de noir. Toujours pressé, mais très prudent dans sa belle voiture. Il ne dort jamais. Un jour il m'apporta la maquette du roman qu'il voulait m'éditer. Une couverture à chier partout des couleurs à la Walt Disney, un roman noir qui ressemblait à un livre de cuisine. Au premier salon où nous le présentâmes, j'avais honte. J'eus plus honte encore, shame on me, lorsque moult badauds s'arrêtèrent et complimentèrent l'éditeur pour cette belle couverture. Une envie de tuer me serra la gorge. Mais comme je ne pouvais pas exécuter les passants responsables de mon courroux je tissai ma toile machiavélique autour de mon jeune éditeur, qui pourrait être mon fils. A suivre... demain !
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