Par Bernard Vassor
Dans la nuit du 9 au 10 octobre, un incendie considérable a ravagé la manufacture de draps de messieurs Mery, Samson et Fleuriot. Cette très importante usine qui comprenait d’immenses ateliers pour la filature de la laine, le tissage et l’apprêt des draps, n’est plus qu’un amas de cendres.
Les pompiers, la gendarmerie et de nombreux habitants se sont très rapidement organisés pour préserver les maisons voisines dont plusieurs étaient occupés par des industries diverses.
Par un malheureux concours de circonstance, le curage de la rivière voisine avait été détourné pour une opération de curage, les pompes subirent durant les premières heures un approvisionnement en eau était particulièrement difficile. Comble de fatalité, cette nuit là avait été organisée pour la fête des ouvriers laniers. Les entrepôts contenaient une énorme quantité de laine brute (le suint étant particulièrement inflamable) et de draps qui se trouvaient prêts à être expédiés ont également reçu le baptême du feu.
Dans la matinée, l’intensité du bûcher ayant diminué au coeur de l'endroit où il avait pris, on demanda aux ouvriers venus en renfort, d’essayer de soustraire aux flammes quelques marchandises encore intactes. Cette tentative donna lieu à une catastrophe plus épouvantable encore que l'embrasement même, un des murs du magasin qu’on essayait de déblayer, fragilisé par le choc thermique et par l'imbibation causée par les pompes à eau, s’écroula, et dans sa chute tua net 8 ouvriers et en blessa plus ou moins gravement plusieurs autres.
Six cents ouvriers se sont retrouvés sans ouvrage et sans salaire à l’entrée de l’hiver. Pour la ville de Lisieux, on considéra qu’il s’agissait d’une des plus grandes calamité publique qu'elle ai connue.