Un distributeur de café monté sur tricycle

Les sources d’énergie alternatives ne cessent de gagner du terrain dans de nombreux secteurs de l’économie : elles renvoient en effet une image moderne et éco-responsable qui rejaillit directement sur la réputation de l’entreprise. La production d’électricité par pédalage est une technique rudimentaire, connue depuis plus d’un siècle, et qui revient en vogue dans les endroits les plus improbables : au Royaume-Uni, un hôtel a récemment défrayé la chronique en installant dans ses chambres des téléviseurs à pédales, tandis que le cinéma britannique Magnificent Revolution reprenait le même principe dans l’une de ses salles.

La dernière innovation en date est apportée par la start-up Velopresso, qui a mis au point une machine à café ambulante, portée sur tricycle, dont le pédalage fournit l’énergie nécessaire au fonctionnement du moulin.

L’entreprise Velopresso est née de l’imagination débordante de deux jeunes fraîchement diplômés de la prestigieuse Royal College of Arts : Amos Field Reid et Lasse Oiva. Forts de leurs compétences en ingénierie, ils ont conçu eux-mêmes une étonnante machine à trois roues, dont l’avant bombé et chromé rappelle l’aspect d’un bar, avec suffisamment d’espace pour préparer les boissons commandées. Le tricycle, désormais opérationnel, circule actuellement dans les rues de Londres en offrant ses services à tous les clients en quête d’une boisson chaude.

L’astuce technique consiste à transférer l’énergie du pédalage vers deux tâches alternatives : comme sur n’importe quel vélo, le pédalage peut tout d’abord servir à faire avancer la machine, pour l’emmener d’un point de vente à un autre. Une fois arrivé sur site, il suffit au conducteur de changer de vitesse pour que le pédalage mette en marche le moulin à café intégré dans la machine. L’innovation permet à Velopresso de proposer exclusivement des cafés fraîchement moulus, ce qui constitue un solide atout marketing pour la jeune entreprise.

Velopresso joue volontiers sur son image écologique et branchée pour attirer une clientèle jeune et sensible à la protection de l’environnement. Le seul petit hiatus en ce domaine, toutefois, reste le chauffage de l’eau nécessaire à la préparation des boissons. Le simple pédalage se révélant largement insuffisant pour faire chauffer la réserve d’eau du tricycle, ce dernier embarque une bouteille de gaz spécialement prévue à cet effet. Le concept, qui met en avant une énergie entièrement propre, n’est donc pas tout à fait cohérent avec lui-même dans l’immédiat. Et on peut craindre que cela ne soit pas le cas avant longtemps, des recherches scientifiques ayant récemment démontré l’énorme quantité de pédalage nécessaire pour réchauffer une unique tasse de thé, même en utilisant des générateurs dernier cri…