L’ethnologie étudie les sociétés humaines. Sa méthode d’analyse est « l’observation participative ». L’ethnologue vit dans une communauté et essaie de la comprendre en l’observant et en s’entretenant avec ses membres. Il compare les sociétés, et travaille sur leurs particularités. Qu’a-t-il découvert ? « Que les gens sont partout les mêmes, sauf dans leurs différences ». Les groupes humains se ressemblent en ce qu’ils sont représentés par une « culture », un concept qui est l’apport fondamental de l’ethnologie à la science. Cette culture, qui guide le comportement individuel, s’explique par la propension universelle de l’homme à l’ordre et à la classification. Pour le reste, elle doit s’adapter au contexte qui lui est propre. Voilà pourquoi, à un même problème, mariage, justice, éducation des enfants… chaque communauté trouve une solution différente.
La culture, construite sur une expérience partagée, non seulement organise notre vie, mais nous aide à passer ses moments difficiles. En fait, l’individu est en immense partie une construction sociale. Nos goûts, le choix de nos amis, la façon dont nous décodons le monde et interprétons notre expérience… sont façonnés par notre culture. Jusqu’à nos maladies qui, pour certaines (cf. l’anorexie en Occident), sont culturelles.
L’ethnologie est « fonctionnaliste ». Elle constate que nos comportements collectifs ont une « fonction », ils servent les intérêts du groupe et de l’individu. Elle se préoccupe aussi beaucoup de changement, caractéristique première des sociétés humaines. Le changement est nécessaire lorsque les systèmes d’explication du monde utilisés par une société sont en défaut. Une nouvelle explication (nouvelle culture) apparaît alors, associée à un « prophète ».
Je me suis demandé en lisant ce texte si la fonction de l’ethnologie n’était pas avant tout la connaissance de notre propre société. L’ethnologie est « anti anti-relativiste ». Elle nous démontre le peu d’universalité des principes qui guident notre société. Par exemple, partout où nous portons nos regards nous voyons une forme ou une autre de domination masculine. Mais n’est-ce pas parce que nous ne regardons que là où le mâle est susceptible de dominer ? N’est-ce pas le reflet de l’idée préconçue selon laquelle l’homme et la femme sont en tous points identiques ? Et si, plus généralement, l’intolérance était une caractéristique de notre culture ? Et si sa particularité était une forme de totalitarisme intellectuel ?
Et si c'était cette erreur qui avait fait notre succès, et nos plus grandes découvertes ?