J'ai reçu comme pas mal de monde l'Atlas des vins de France pour pouvoir en dire le plus grand bien. Ce que beaucoup ont fait, ce qui me pose vraiment question sur le fait de savoir s'ils l'ont vraiment lu, ou s'ils se sont contentés de recopier le dossier de presse ?
Perso, j'avoue ne l'avoir pas lu en entier, car c'est assez rébarbatif (ce qui est déjà un problème à mes yeux). Mais j'ai repéré suffisamment d'erreurs dans ce livre pour estimer qu'il n'était pas recommandable.
A peine avais-je commencé à feuilleter le livre que je tombe sur une photo d'un vigneron. La légende indique Vincent Danger (page 31). Dancereuse, comme coquille. En parlant de photo, il y en a une qui me gêne sacrément page 20. Elle montre l'évolution d'une grappe de raisin. Sauf que la dernière légendée "maturation" montre des raisins anormalement flétris. Cette grappe a eu un sérieux problème et elle ne devrait en aucun cas faire l'objet d'un exemple.
Je passe sur les horribles (et vieillottes) illustrations page 24-25 sensées montrer l'élaboration d'un vin. A vous couper l'envie de boire...
Je suis allé ensuite voir les régions que je connais le mieux, dont Saint-Emilion que je visite souvent actuellement. J'y lis : "plus [le merlot] pousse sur du calcaire, plus l'acidité du sol le préservera de la confiture". Je ne suis pas géologue, mais les sols calcaires sont tous sauf acides. Ils sont même à l'opposé, basiques (par contre, il est vrai qu'il apportent de l'acidité au vin).
Un peu plus bas, il est écrit au sujet des "vins de garage" : "c'est grâce aussi aux avancées technologiques (macération carbonique notamment) que l'on peut élaborer aujourd'hui ce genre de vins". Outch, la bourde ! Non seulement la macération carbonique n'a rien à voir avec une quelconque avancée technologique, mais elle n'a jamais été pratiquée à Saint-Emilion (plutôt réservée au Beaujolais). La macération préfermentaire, oui. Mais ca n'a strictement rien à voir.
Je suis allé faire aussi un tour dans les AOC Languedoc où l'on trouve une carte situant les différentes appellations de l'Aude (p. 172-173). J'ai beau chercher, je ne trouve pas Fitou. Enfin le village est bien indiqué ... mais pas l'appellation. Tout le secteur est marqué en Corbières !
Il faut aller page 181 dans le Roussillon pour enfin la trouver (avec le texte qui parle de l'appellation page 180) ! Je crois comprendre que c'est parce que Fitou est intégré dans la zone du Muscat de Rivesaltes qu'il fallait l'intégrer sur cette carte, mais il n'empêche qu'il y a bien un souci. Un vigneron fitoutien m'a bien confirmé leur appartenance au Languedoc et non au Roussillon.
Je ne suis pas allé plus en profondeur dans le livre. Il y a sûrement plein de choses très bien ... et probablement d'autres erreur du même acabit. En tout cas, ça parait difficile de le considérer comme un ouvrage de référence.
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