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La reconnaissance de la responsabilité de la France, priorité des harkis

Publié le 25 novembre 2012 par 2idharkis

Le 18 septembre dernier, le ministre délégué chargé des anciens combattants, Monsieur Kader Arif, recevait les représentants des associations d’anciens harkis pour faire le point.

Nous avions rendu compte ici de cette réunion (voir notre article du 5 octobre 2012 intitulé « les harkis reçus par Monsieur Kader Arif » ) et fait état des dossiers développés par le ministre (reconnaissance, mémoire, emploi et libre circulation) et de la méthode de travail qu’il préconisait.

Aujourd’hui, nous souhaitons faire quelques commentaires sur le contenu de cette réunion et redire que notre principale priorité est la reconnaissance de la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des harkis, tout en recommandant une méthode de travail reposant sur la simplification et la participation des associations.

Notre priorité : la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans l’abandon et le massacre des harkis

Le ministre a recommandé de faire des priorités, et nous sommes d’accord avec lui. C’est pourquoi, nous proposons de mettre en avant la reconnaissance de la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des harkis ainsi que dans l’échec de leur intégration dans la communauté nationale.

Et s’il fallait ne retenir qu’une seule revendication, ce serait celle-là.

Nous demandons également une adaptation des dispositions sur les injures et la diffamation : les lois des 23 février 2005 et 7 mars 2012, qui font référence aux formations supplétives, sont apparemment insuffisantes pour protéger les harkis et leurs familles.

Nous sommes également favorables à la promotion des enfants de harkis et demandons un effort particulier pour rétablir l’égalité des chances dont les enfants de harkis ont été privés.

S’agissant de la reconnaissance et du devoir de mémoire, nous considérons qu’ils sont déjà acquis (à travers notamment la journée d’hommage national du 25 septembre et la journée du 5 décembre) et qu’il convient simplement de les consolider.

En revanche, la libre circulation des harkis entre la France et l’Algérie et l’emploi à travers des dispositifs de droit commun ne font pas partie de nos revendications. La libre circulation ne concerne qu’une minorité de harkis. De plus, elle dépend de la volonté des autorités algériennes et a donc peu de chance d’aboutir. Quant aux mesures spécifiques en faveur de l’emploi, elles ont fait la preuve de leur inefficacité de par le passé, et desservent les enfants de harkis en en faisant des assistés et des privilégiés.

…et notre méthode de travail : simplifier et participer

Les politiques en direction des harkis ont toujours été éclatées dans divers ministères et conduites par différents services. Il en résulte un manque de lisibilité, une absence d’efficacité et un gaspillage de moyens.

Nous demandons, pour une meilleure articulation de ces politiques, un regroupement, au sein du ministère des anciens combattants, des attributions relatives aux harkis, et proposons, dans un souci d’efficacité et d’économie, de supprimer tous les services et organismes censés mettre en œuvre les politiques de l’Etat en faveur des harkis (Mission interministérielle aux rapatriés, service central de rapatriés…).

Nous souhaitons également être pleinement associés à la définition des politiques en direction des harkis et participer activement aux instances décisionnelles de notre pays en siégeant notamment :

  • au conseil d’administration de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie,
  • au conseil d’administration de l’Office national des anciens combattants et de ses antennes départementales (en l’absence de nos parents trop âgés ou moins nombreux),
  • au Conseil économique, social et environnemental national et de ses délégations régionales,
  • au conseil d’administration de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé).

Enfin, nous proposons d’être des interlocuteurs privilégiés auprès des préfets et des services départementaux des anciens combattants pour l’application des politiques en direction des harkis.


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