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2e CONGRÈS D'ÉCOLOGIE SONORE PIERRE MARIÉTAN

Publié le 25 novembre 2012 par Desartsonnants

2e CONGRÈS D'ÉCOLOGIE SONORE

PIERRE MARIÉTAN, COMPOSITEUR

La musique du temps et de l'instant: Questions pouvant se rapporter à une écologie du sonore

L'écologie sonore n'existe pas ! Ces termes n'expriment que des questions conduisant vers une recherche de la spécificité, vis à vis de l'écologie globale. C'est une discipline qui ne se déclare pas, mais se construit dans la rumeur, un cheminement du son à la musique. L'oreille est en fait l'entrée d'un monde spirituel.  Dans l'idéal, il faut accepter de se laisser toucher par le son, puis par la suite, l'analyser. Une composition musicale recherchée part de l'instinct, de l'acquis, de l'émotion d'une maturité, d'un refus, d'une fulgurance...

L'écologie sonore est un accord de l'oreille avec son milieu, la concordance de l'écoute avec son environnement. Le son n'est rien et il est out à la fois. Il est constitué de multiples rencontres. Les faits sonores parlent d'eux-même.

Le son est une force sensible du monde, le corps ressent cette force primaire avant le signifié. Parfois disponible, l'oreille est ouverte et écoute les sonorités pour elles-mêmes, sans en rechercher le sens.

Hélas, dans notre société, les moments d'abandon se raréfient. Les bruits résiduels chassent le silence. Se fermer (plus ou moins) les oreilles s'imposent alors.

Nous devons accéder à une nouvelle conscience, dans un monde de fureur et de bruit qui affecte la planète entière. Le bruit intime, entre autre le notre, la discrétion sonore sont devenus rares...  Les bruits de transports matériels (routiers, ferrovières, aériens) envahissent l'espace, ainsi que ceux des transports médiatiques, via notamment des hauts parleurs, ces situations contribuant à fabriquer des OGM : Oreilles Génétiquement Modifiée.
le bruit devient, contre notre gré, un processus de déstabilisation de l'écoute.

L'un des objectifs, en réaction contre cet envahissement, doit être la préservation, la recherche de lieux acoustiquement privilégiés. Les sons sont de plus en plus souvent accaparés pour dire ce que l'on veut leur faire dire, dans une certaine ambiguité, ils n'ont plus loisir de ne rien dire d'autre qu'eux-même. On entend parler partout de sons, DJ, HP, cinéma, sans pour autant que  l'oreille, qui reste constamment en alerte, ne soit plus franchement surprise.

De même, l'animal partage avec nous des sons, entre plaisir et souffrance, pour le meilleur et pour le pire...

Le compositeur doit capter, écouter ce qui n'a pas encore d'existence concrète, les sonorités du Monde.

Avant-même la naissance,l'oreille fonctionne (voire Tomatis). 

On peut aboutir à une émancipation de la pensée par l'imagination auditive, l'approche le langage parlé, l'esprit-même du monde des sons.

Le compositeur doit apprendre l'analyse et la composition, la part inexplicable ne s'expliquant que dans l'œuvre-même.

Le son contribue à améliorer la relation de l'homme avec son environnement, et ce dans de nombreux les domaines. Trop de sons annihile le son, en tous cas celui qui peut encore  nous dire, nous signifier quelque chose. Traiter le domaine sonore exige, ou suppose d'être musicien, celui qui possède un degré de « perspecuité » sonore, de clarté et de distinction.

La composition sonore d'un lieu avec les sons se pense et se réalise dans une « accordance » musique/lieu/espace public.


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