Silent Hill Revelation 3D
Résumé: Heather (Adelaide Clemens), une ado vivant seule avec son père (Sean Bean), est hantée par des cauchemars terrifiants dans lesquels elle est attaquée par des créatures difformes dans la ville de Silent Hill. Car Heather n’est pas une ado comme les autres : son vrai nom est Sharon, et sa mère s’est sacrifiée pour l’aider à s’échapper de la ville maudite de Silent Hill. Mais lorsque son père est enlevé par les membres d’une secte, Heather n’a d’autre choix que de se rendre à Silent Hill pour le sauver…
Le premier Silent Hill, réalisé par Christophe Gans, avait beau être imparfait, il constituait néanmoins une des meilleurs adaptations de jeu vidéo sur grand écran. C’est donc avec un certain intérêt que les fans du jeu attendaient la sortie de cette suite tardive.
Silent Hill : Revelation se déroule quelques années après la fin du premier film et suit le destin de Harry (Sean Bean) seul rescapé du film original, et de sa fille Sharon (Adelaide Clemens), maintenant prénommée Heather, que sa mère (Radha Mitchell) a réussi à faire sortir de la ville maudite. Malheureusement pour elle, Heather/Sharon est hantée par des cauchemars dus à sa connexion avec Alessa, la petite fille ayant maudit la ville. Et bien entendu, elle va rapidement être forcée de retourner dans la terrifiante ville pour sauver son père, enlevé par une mystérieuse secte.
Au lieu de proposer une nouvelle histoire avec de nouveaux personnages, comme le font les jeux de la série, Silent Hill : Revelation préfère prendre la suite du premier film et tente de connecter maladroitement les wagons avec celui-ci. Ce qui ne serait pas un problème si le film de Michael J. Bassett n’était pas un tel bordel scénaristique. Totalement obnubilé par l’idée d’enchainer les clins d’œil aux fans des jeux, le scénariste et réalisateur en oublie totalement de créer une histoire cohérente et un minimum logique. Le film de Gans avait beau être plombé par son scénario suivant scrupuleusement le déroulement d’un jeu vidéo (un indice menant à un lieu, donnant une pièce du puzzle), il n’en demeurait pas moins logique et facile à suivre. Ici, l’histoire part dans tous les sens, on passe d’un endroit à l’autre sans aucune logique, Bassett rajoute des personnages sans intérêt au petit bonheur la chance (le groupe d’étudiants, juste là pour se faire massacrer par l’araignée en mannequins), peine à expliciter les motivations de certains autres (bien intelligent celui qui pourra expliquer le plan de la fameuse secte du film). Les dialogues, débités par des acteurs visiblement peu motivés (Carrie-Anne Moss s’emmerde visiblement) ou en totale roue libre (Malcolm McDowell cabotine à outrance dans son unique scène) sont au mieux plats, au pire digne d’un nanar de série Z.
Pire encore, Michael J. Bassett ruine certaines icones du premier film (et des jeux), comme le terrifiant Pyramide Head, qui sans aucune logique devient un gentil toutou protecteur dans le dernier acte. Même l’ambiance des jeux n’est pas vaiment respectée, Bassett préférant un déroulement hyper rapide à la limite de l’hystérie, plutôt que l’ambiance lourde et effrayante et le rythme volontairement lent des jeux. Tout aussi agaçant, malgré le fait qu’il recrée avec une certaine justesse certains des décors mythiques des jeux (dont la fameuse fête foraine du troisième jeu), le réalisateur réussit à offrir une œuvre d’une laideur assez peu commune. On se croirait plus dans un Saw période Bousman que dans une adaptation de Silent Hill.
Reste tout de même un joli bestiaire ne jouant pas trop sur le numérique, des infirmières aux scalpels acérés à l’araignée faite de mannequins humains, tout en passant par le toujours impressionnant Pyramide Head, mais malheureusement, cela ne suffit pas à sauver ce gloubiboulga scénaristique et visuel.
Note : 4/10
USA, 2012
Réalisation : Michael J. Bassett
Scénario : Michael J. Bassett
Avec: Adelaide Clemens, Sean Bean, Carrie-Anne Moss, Kit Harington, Malcolm McDowell, Rhada Mitchell
The Innkeepers
Résumé: Le Yankee Pedlar Inn, vieil hôtel réputé hanté, est sur le point de fermer définitivement ses portes. Claire (Sara Paxton) et Luke (Pat Healy), deux employés assurant la garde de l’hôtel pour ses derniers jours, sont bien décidés à lever le voile sur les mystérieuses apparitions fantomatiques ayant jalonné l’histoire de l’hôtel.
Apres le sympathique mais un peu soporifique House of the Devil lui ayant apporté une reconnaissance mondiale dans les cercles des amateurs de péloches horrifiques, Ti West continue avec The Innkeepers sur la lancée de son précédent film. The Innkeepers applique donc à la lettre la formule “gagnante” de House of the Devil, à savoir un rythme lent faisant graduellement monter la pression, et un fantastique discret. Mais si dans House of the Devil le procédé fonctionnait plutôt bien grâce à l’isolement de l’héroïne dans cette grande baraque inquiétante, ici le résultat est un peu moins convaincant. La faute à un certain déséquilibre entre le début du film, lorgnant pas mal vers la comédie style Kevin Smith (on pense énormément à Clerks) montrant des employés s’ennuyant ferme dans cet hôtel désert, et la suite virant (un peu) au train fantôme horrifique.
On sent que Ti West a voulu marcher sur les pas de la fameuse Maison des Damnés de Robert Wise en laissant la porte ouverte à plusieurs interprétations (fantômes ou illusions générées par l’esprit impressionnable de la jeune Claire ?), mais à force de brouiller les pistes (en accumulant par exemple les personnages mystérieux), le scénariste et réalisateur se prend un peu les pieds dans le tapis en ne résolvant pas vraiment grand-chose au final. L’interprétation solide et des personnages bien développés rattrapent tout de même la sauce, et quelques bonnes scènes de trouille poussant le spectateur à regarder plusieurs fois derrière son épaule (dont une séance de spiritisme dans une cave assez anxiogène) permettent de maintenir l’intérêt jusqu’au générique de fin.
Note: 6/10
USA, 2012
Réalisation : Ti West
Scénario : Ti West
Avec : Sara Paxton, Pat Healy, Alison Bartlett, Kelly McGillis
Skyfall
Résumé: Considéré comme mort après avoir été abattu par erreur sur ordres de M (Judi Dench) lors d’une mission, James Bond (Daniel Craig) est contraint de reprendre du service lorsqu’un personnage aux motivations inconnues commence à rendre publiques les identités d’agents infiltrés du MI-6.
Ce 23e James Bond officiel se sera fait désirer, suite aux déboires financiers de la MGM. Mais ce délai dans la mise en chantier du troisième film mettant en scène Daniel Craig dans le rôle de l’espion le plus célèbre du monde aura au final été aussi l’occasion de célébrer les 50 ans de présence à l’écran du personnage. Un demi-siècle fêté dignement par un film qui se veut un pont entre toutes les époques de la saga. Un hommage déjà tenté par le passe dans le raté Meurs un autre Jour, 20e épisode boursouflé accumulant les situations rocambolesques. Mais ici point question (ou peu) de clins d’œil lourdingues, mais plutôt un mélange harmonieux de diverses influences.
Sam Mendes, réalisateur qu’on est surpris de voir à la barre d’un tel film, fait preuve d’une vraie aisance dans la mise en scène, notamment des scènes d’action, peu nombreuses mais solidement réalisées et surpassant sans problème la bouillie filmique de Quantum of Solace. Le réalisateur de Jarhead démontre par ailleurs qu’il a parfaitement intégré les clichés inhérents à James Bond, mais aussi l’évolution qu’a suivie le personnage. Toute la première partie du film est ainsi un pur hommage aux années Sean Connery / Roger Moore et même Pierce Brosnan, mélangeant scènes d’action over the top (le brillant prologue), décors exotiques, méchant charismatique et totalement fou, James Bond girl sexy éliminée froidement… Daniel Craig semble enfin à l’aise dans le smoking de Bond, alliant classe naturelle et nombreuses reparties pince sans rire. Javier Bardem campe face à lui un méchant anthologique, parfaite antithèse de l’espion (c’est un ancien du MI-6, lui aussi trahi par M alors qu’il était son favori, il a des penchants homosexuels très prononcés…) tout autant que son double déformé.
Mais Skyfall intègre aussi le virage plus sombre et réaliste pris par la saga depuis l’arrivée de Craig, notamment en faisant de la menace du film un reflet des pensées de Bond. Le final prendra d’ailleurs le contrepied des autres films de la série en revenant littéralement aux sources du héros pour un duel sans technologie rappelant plus Les Chiens de Paille que les gros affrontements armés des autres épisodes. Les esprits chagrins pourront toujours reprocher au final de faire un bond en arrière sous forme d’aveu sur le manque d’évolution de la série en 50 ans d’existence, mais ce serait faire preuve de beaucoup de mauvaise foi que de ne pas noter à quel point Skyfall réussit à proposer une histoire assez imprévisible et remplie de rebondissements surprenants. Ce serait donc dommage de passer à côté d’un film offrant un spectacle généreux et prenant, tout en réussissant une parfaite synthèse du personnage se terminant sur un joli retour aux sources.
Note : 8/10
USA, Royaume-Uni, 2012
Réalisation : Sam Mendes
Scénario : Neal Purvis, Robert Wade, John Logan
Avec : Daniel Craig, Judi Dench, Javier Bardem, Ralph Fiennes, Naomie Harris, Bérénice Marlohe, Albert Finney, Ben Whishaw
Articles liés
- Critiques en vrac 2: Dark Water – Pathfinder – Volt 3D
- American Horror Story – Saison 1
- Critiques en vrac 70: REC 3 – Dredd 3D – Shadow – Altitude
- Critiques en vrac 64: Silent House – Piranha 3DD – Men in Black 3 – Le Dictateur
- Critiques en vrac 63: Antichrist – Stuck – Battleship – Blood Creek