Les caves des restaurants italiens, quelques commentaires généraux

Par Mauss

En suivant d'assez près la procédure de dégustation du GJE, quelques grands critiques italiens s'étaient réunis, à l'initiative d'Enzo Vizzari et Luca Gardini (Meilleur Sommelier du Monde) pour mettre en valeur les meilleurs crus transalpins.

La liste de ces vins de référence est ICI.

La bonne nouvelle : suite à nos pérégrinations présentes lombardiennes, piémontaises et toscanes à venir, ce sont des crus qu'on trouve relativement facilement dans les bons restaurants italiens, et souvent avec des culbutes inférieures à 3. Ça, c'est remarquable. Et quand on cherche bien, des cavistes passionnés peuvent vous les proposer à des prix quasi "sortie d'usine". Il suffit de se renseigner, de chercher. Une belle adresse sur les lacs : chez Bava (GJE). ICI.

On ne parle pas ici des restaurants *** qui, comme un peu partout dans le monde, ont des pages internationales, avec des champagnes allant des cuvées rares comme le Clos du Mesnil aux cuvées d'un Anselme Selosse et en prenant soin d'avoir quelques magnums de Cristal, histoire d'épancher les soifs historiques des richissimes russes payant cash et rubis sur l'ongle :-)

Non : on parle ici de bons restaurants où les propriétaires ont une réelle passion pour le vin qu'ils considèrent comme un fondamental de tout repas et non pas comme un outil pour prendre des marges qu'ils ne savent pas mettre sur les mets.

Oui, naturellement de tels restaurants existent aussi en France, en Allemagne et probablement chez nos amis belges. Mais en Italie, les petits "plus" sont:

- une présentation des cartes avec un souci de l'organisation et des informations plus que remarquable. Bon, les claviers italiens ne permettent pas forcément la mise juste des accents, mais on leur pardonne ce détail. Qu'on regarde simplement dans nos derniers billets la carte de cette Trattoria près de Milan qui illustre chaque cru d'une petite reproduction de son étiquette.

- un choix de millésimes qu'on ne trouve que trop rarement chez nous, du moins, par expérience personnelle. J'ai là quelques souvenirs magiques rien qu'en Toscane : Da Riccà, Lorenzo, La Tenda Rossa, La Chiusa di Umberto Lucherini & Dania Masotti, et surtout Enoteca Marcucci à Pietrasanta. Bon : il reste encore quelques irréductibles qui n'ont pas compris à quel point servir à 20° un beau rouge est un crime méritant les pires insultes bonobiennes :-)

Le bémol des grandes cartes : les consulter sérieusement, ça devient galère surtout quand vos voisins de table commencent à tapoter leurs doigts sur la nappe encore vierge de toute tâche. On connaît la solution : consulter cette carte via le site du restaurateur qui l'aura mise en ligne. Cela devient plus courant qu'on ne le croit, et plus d'un lecteur sera surpris en pianotant sur Google.

Un exemple ? ICI : et oui, ce n'est qu'en construction car Maurilio Garolla est en train de mettre à jour sa carte (ou plutôt ses cartes) des vins, tant il accumule des crus du monde entier. Cette année, il a obtenu le "Prix de la plus belle carte des vins" octroyé par le Guide de l'Espresso, et c'est amplement mérité. La Ciau del Tornavento que le GJE a connu il y a plus de 14 ans, à ses débuts, et où nous étions (et sommes toujours) reçus royalement, est l'exemple parfait d'une maison qui a su associer à son succès non seulement des vignerons locaux, mais aussi des vignerons hors Italie, particulièrement bourguignons.

Bref : en Italie, si quelques grandes maisons méritent votre passage (Dal Pescatore, Sorriso, La Pergola, Cracco, La Francescana, Calandre et quelques autres), n'hésitez jamais à fréquenter quelques trattoria répertoriées non pas dans le Michelin, toujours en retard de quelques années, mais dans le Guide de l'Espresso (pub gratuite) d'Enzo Vizzari.

Et mon petit doigt me dit que La Ciau del Tornavento va connaître en janvier une renommée supplémentaire dans la RVF. On a parfois de bons élèves :-)

QUELQUES IMAGES 

 

Tout le Piémont est là : un sérieux Roberto Voerzio qui ouvre la belle topette d'un confrère

Un des plats magiques de Maurilio : la Fonduta

Le classique de saison : la truffe blanche sur l'oeuf

 

Juste un des murs d'une des caves de la Ciau del Tornavento

Oui, oui, le jeunot là, à gauche, c'est lui ! :-)