Une espèce en voie d'extinction

Publié le 02 avril 2008 par Didoun
Attention, message important...Une espèce en voie d'extinction,découverte au XVIIIe siècleRien ne fait plus fureur aujourd'hui que la biodiversité.On s'inquiète à juste raison du réchauffement de la planète,de la fonte des pôles,de la disparition possible des ours blancs...On oublie d'évoquer le sort de la truite à fourrure.La truite à fourrureLa truite à fourrure survit dans quelques rares lacs arctiques,au nord du 72e parallèle.Les scientifiques considèrent qu'il n'en existe peut-être,pas plus d'une centaine de spécimens aujourd'huiet que c'est la grande profondeur et la froideur extrêmedes eaux dans lesquelles vit ce poisson qui l'auraient conduiteà se couvrir d'une épaisse fourrure.Le premier spécimen connu fut capturédans les eaux d'un fleuve canadienpar le chevalier Grégoire de Fronsac,explorateur sous le règne de Louis XV.Conservée par les soins d'un taxidermiste,cette truite à fourrure fut présentée en Franceau château de Besque en 1764,où elle souleva d'autant plus les passions que le philosopheet naturaliste Buffon publiait à la même époque,avec le succès que l'on sait, son Histoire naturelle(36 volumes parus de 1749 à 1789) :il y établissait un inventaire de toutes les espèces vivantes,avec une volonté de classification rigoureuse,d'ordonnancement logique -et la truite à fourrure était une évolutionnaturelle jusqu'alors inconnue de lui.Un regain d'intérêt au XXe siècleOn suppose que la truite à fourrure aurait accidentellementété transférée dans les années 1870 dans la rivière Arkansascar l'on peut encore y en trouver aujourd'hui.Signalons qu'elle figure aussi en bonne place,empaillée comme un trophée,au mur des anciennes fermes de la région des Grands Lacs.Enfin, une publication officielle duMontana State Fish and Game Departmentlui avait consacré une première étude en mai 1929,dans la revue Montana Wild Life.Un article lui est dédié dans le volume 7de la Petrie Encyclopedia of Zoologie de 1938.Plus tard, vers la fin des années 1960,une truite à fourrure est offerte au Musée royalécossais d'Édimbourg.Pêché sur le lac Supérieur, au large de Gros Cap,près de Sault-Sainte-Marie, dans le district d'Algoma,Ontario (États-Unis),ce spécimen, toujours conservé à Édimbourg,portait un pelage hivernal blanc.Les associations de sauvegardeaujourd'huiC'est à la même époque que commencent às'organiser aux États-Unis,dans l'Ontario mais surtout dans le Montana,des associations de défense et de sauvegardede ce poisson exceptionnel déjà en voie d'extinction.Le site actuel de leur fédération,http://www.furbearingtrout.com (en anglais),publie non seulement les travaux sur cette espèce raremais aussi les photos des rares truites à fourrureoccasionnellement pêchées.La truite à fourrure entre au MuséumEn 1998, Franz Jullien, du Muséum d'histoire naturelle de Paris,a la chance de pouvoir naturaliser une autre truite à fourrure,pêchée à la cuiller sur le lac Nominingue,à deux cents kilomètres au nord de Montréal (Québec).Ce spécimen est en fourrure estivale brune.Elle porte pour nom scientifique : Salmo trutta dermopila J. Croix, 1998.Comme Franz Jullien a été appelé en 2001à travailler au synopsis du film Le pacte des loups,où l'on reconstitue le personnage de Grégoire de Fronsac(le fameux découvreur de la truite à fourrure de 1764),il a prêté le spécimen du Muséum pour le tournage.En dehors de ce film, si vous souhaitez admirer une truite à fourrure,vous pouvez toujours vous rendre au Muséum d'histoire naturelle de Paris.Elle y est souvent exposée,à partir de fin mars et jusqu'au premier avril,dans la Grande Galerie de l'Évolution.