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Thérèse Desqueyroux, film de Claude Miller d'après le roman de François Mauriac

Publié le 25 novembre 2012 par Mpbernet

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Pour moi qui viens de lire à la suite cinq des premiers romans de François Mauriac, je me suis retenue de lire son Thérèse Desqueyroux, sachant que j’allais en voir la version posthume de Claude Miller.

Malgré les décors et les paysages landais magnifiques, la fidèle reconstitution d’une maison bourgeoise de la fin des années 20 et la présence malsaine de ses hôtes naturels : garde-chasse, vieille tante sourde, employée servile … je ne sais ce qui manque à ce film : sans doute  une part de rythme et de méchanceté partout présente dans les romans de Mauriac …

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Elle : une femme libre dans sa tête, qui lit et fume tout le temps, frigide, cérébrale, dépressive, un peu dérangée psychologiquement (elle a perdu sa mère très jeune), dépourvue d’instinct maternel. Un rôle nouveau pour Audrey Tautou, bien loin du charme d’ « Amélie Poulain » ou de la fiancée d’« Un long dimanche de fiançailles ».

Lui : le hobereau typique des Landes : brut de fonderie, ancré dans les idées de droite antisémites si communes à cette époque, catholique obtus, fruste et grossier … Claude Miller nous le rend pourtant presque attendrissant en homme qui sue la peur : celle de devenir tuberculeux, puis cardiaque, enfin celle de sa femme - justifiée - qui tente maladroitement de l’empoisonner sans y parvenir. Pour le qu’en dira-t-on cependant, il donnera le change en témoignant en sa faveur devant le juge d’instruction … appuyé par son beau-père, homme politique radical-socialiste abominable,  incarné à la perfection par Francis Perrin.

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C’est sans doute, en ce personnage de Bernard Desqueyroux, le meilleur rôle de Gilles Lellouche.

On se pose tout de même bien des questions sur cette tentative d’assassinat : que se passe-t-il dans la tête de Thérèse pour falsifier les ordonnances, tenter d’empoisonner son mari alors qu’elle est plus riche que lui ? Qu’est-ce qui la fait basculer ? Peut-être la désinvolture affichée par Jean Azevedo, le jeune séducteur d’Anne, sœur de Bernard et presque sœur de Thérèse … Thérèse ne donnera  aucune explication à son geste si ce n’est la folle tentative d’échapper à un destin tout tracé de femme mariée sans amour, pour la famille,  les terres et la résine … Ce qu’elle parviendra à faire, finalement, puisqu’elle viendra vivre à Paris, seule et libre … Mais son mari, Bernard, ne parviendra jamais à comprendre, ni à pardonner.

Donc, maintenant, je vais lire pouvoir enfin lire roman pour me faire une idée juste de la vraie dramaturgie de Thérèse Desqueyroux.


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