Préambule : le retour de Mr.E, devenu fainéant depuis qu’il est papa. Mais attention, ça ne rigole pas, en 2 épisodes, vous saurez TOUT, mais TOUT sur les montres, les belles, les vraies, celles de luxe. C’est bientôt Noël, on rêve un peu.
Les montres, je suis tombé dedans il y a quelques années. Au début, comme tout le monde, Swatch au poignet, je ne considérais que la fonction : donner l’heure. Le but était d’avoir un outil, à l’aspect attrayant si possible.
Et puis, petit à petit, je me suis mis à rêver devant des pièces plus belles. Peu à peu j’ai fantasmé sur des Omega et des Tag Heuer. Celles-ci m’ont mené vers les Rolex, Jaeger, Glashütte. Et de fil en aiguille, au fur et à mesure de pérégrinations internet, vers des pièces complètement exceptionnelles, d’horlogers de génie comme Lange & Söhne, F.P. Journe, Patek Philippe et bien d’autres.
Voici quelques infos qui vous permettront j’espère de savoir ce que vous allez acheter si vous décidez de vous offrir une (belle) montre.
1 – Le mouvement
Le mouvement, appelé aussi ‘calibre’ par les passionnés, c’est le cœur, le mécanisme de votre montre. Il y en a grosso modo 2 types : mécanique et à quartz. Dans le cas du quartz, un courant électrique passe au travers d’un cristal de quartz, créant des vibrations à une fréquence définie par la composition chimique. Ces vibrations sont ensuite transformées par des mécanismes en oscillations qui guident les aiguilles de votre montre. Dans le cas d’une montre mécanique, un ressort est comprimé soit avec un système de remontée ou automatiquement par un petit contrepoids qui bouge lorsque votre poignet fait un mouvement (montres dites ‘automatiques’). Lorsque le ressort se libère lentement, il entraine une roue qui oscille elle aussi a une certaine fréquence et ce mouvement est transmis aux aiguilles. Voila pour le cote ‘nerdy’.
Lorsque vous achetez une montre ‘grand public’, le mouvement est en général ‘industriel’, c’est-à-dire fabriqué en grande série par une entreprise qui très souvent n’a rien a voir avec la marque que vous achetez. Le plus grand fournisseur de mouvements s’appelle ETA, il appartient au groupe Swatch…
En résumé, lorsque vous avez acheté votre montre Armani il y a peu, vous avez acheté un boitier avec dedans un mouvement Swatch. Peu de marques font leurs propres mouvements en fait, mais beaucoup essaient de s’y mettre.
2 – La marque
Vous êtes l’heureux(se) proprietaire d’une Piaget, d’une Vacheron constantin, d’une Baume & Mercier, d’une Montblanc, d’une Roger Dubuis, d’une Cartier, ou d’une IWC ? Félicitations, vous possédez en fait une montre créée par une des marques du groupe Richemont.
Si vous possédez une Breguet, Blancpain, Glashütte Original, Jaquet Droz, Léon Hatot, Omega, Tiffany & Co., Longines, Rado, Union Glashütte, Tissot, ck watch & jewelry, Balmain, Certina, Mido, Hamilton, Swatch, Flik Flak, et bien vous possédez en fait… une Swatch, qui a racheté toutes ces marques et les a positionnées chacune dans un cadre qualité et marketing bien défini.
En gros la majorité des marques de montres et des montres griffées (genre Armani, Calvin Klein, etc) sont détenues par de grands groupes du luxe, avec LVMH par exemple, heureux propriétaires de Tag Heuer, et autres.
Il reste peu de maisons d’horlogerie indépendantes. Les plus notables (les plus connues, et avec la production la plus conséquente) sont Patek Philippe et Rolex. Par ailleurs il existe beaucoup de ‘petites’ entreprises d’horlogerie, petites par leur production (confidentielle) mais grandes par leur niveau de technologie, de qualité et d’artisanat quasi inégalables, a des prix… astronomiques. On peut par exemple s’offrir une Greubel Forsey ‘GMT’ pour la bagatelle de 500.000 € (oui, vous avez bien lu, cinq cent mille euros) ou une ‘Urwerk’ pour plus de 100.000 €…
3 – Les prix…
C’est la que ca peut faire mal, très mal. Les différents experts que j’ai consultés ainsi que les forums varient sur ce point, mais grosso modo, on peut marquer la limite entre une montre ‘grand publique’ et une vraie belle montre, une beauté horlogère. Ce prix limite c’est… roulement de tambour… environ 5000 € (cinq mille euros). Ouch !
A ce prix la peu de personnes peuvent se le permettre ? Erreur, le marché de cette tranche de prix est en pleine expansion. La mjorité des gens qui s’offrent des montres dans ces prix (5-6000 euros) sont des gens comme vous et moi qui economisent longtemps avant de se payer la pièce qu’ils désirent.
Alors d’abord, abordons la réaction la plus courante : « Une somme pareille pour connaitre l’heure, quelle idiotie ! j’ai mon téléphone portable, qui, lui, ne perd pas en précision avec le temps. ». Qu’on soit clair : à ce prix la on n’achète pas la fonction. On n’achete pas ‘lire l’heure’. On achète un bijoux, un objet de luxe. Comparer une Swatch avec une A. Lange & Söhne, c’est comparer un sac en plastique avec un sac Vuitton… La fonction est la même (ce sont des sacs…) mais les éléments de durabilité, de beauté, de savoir faire mis dedans sont incomparables… Vous me suivez ?
On achète aussi une finition. Ceux d’entre vous qui ont eu entre les mains d’un coté par exemple une Tag Heuer et de l’autre une Jaeger LeCoultre savent de quoi je parle : la finition, les rendus etc sont d’une autre classe. La Jaeger aura un fond en verre cristal mettant en exergue le mouvement. Les vis peuvent être bleutées, le tourbillon est visible, parfois ‘flottant’ (maintenu par des branches si fines qu’il semble être en apesanteur), le polissage tellement fin qu’il est dit ‘miroir’ ie on se voit dedans, les pièces seront estampillées, avec des gravures, finition ‘cotes de Genève’ faites a la main par un maitre graveur, etc.
Bref ce qu’on achète c’est une pièce d’héritage. Un bijou que l’on transmettra a son/ses enfants. De la durabilité quoi…
Alors certains pensent que c’est ‘snob’ et ‘m’as tu vu’. J’aurais tendance a dire ‘tout au contraire, et bien moins que beaucoup d’autres accessoires de luxe. Prenons un exemple que Walinette porte dans son cœur : le sac a main.
Je sais que je vais déclencher la furie de certaines, mais une simple constatation : quand vous investissez dans un sac de luxe, a 99% des cas, la marque est complètement visible et reconnaissable. Vuitton couvre ses sacs de son logo, Chanel met des froufrous (criards je trouve mais bon affaire de gout) avec le double C, ou alors a son matelassé reconnaissable entre tous. A 100 mètres de distance vous pourrez voir que la dame qui s’approche porte un objet de luxe, et si vous vous y connaissez un peu, vous pourrez même mettre immédiatement une tranche de prix dessus – et contrairement à ce que Hollywood prétend dans ‘Naturally Blond’, il n’y a pas besoin d’être Homo pour sy reconnaître, certains hétéros y arrivent très bien…
La montre maintenant. A moins d’être assis(e) à cote de moi, et de me soulever la manchette de chemise, vous ne saurez pas quelle montre je porte. Et même si vous la voyez, il y a fort a parier que vous ne reconnaitrez pas la marque si c’est une vraie pièce rare. Il vous sera ensuite très difficile d’y coller un prix, d’autant plus qu’il vous sera trÈs difficile à l’œil nu de reconnaitre l’or gris du platine ou de l’acier, ou l’or jaune du plaqué or. A moins que… vous ne soyez un(e) connaisseu(se)r aussi ! Et là, la discussion est totalement différente – vous ne verrez pas ca comme un instrument de frime. La discussion deviendra complice, entre deux amateurs de belles choses.
Exception a la règle : les pièces énorme couverte de pierres précieuses (certaines stars du rap nous ont habitués a ces summum du ‘tacky et bling bling’) mais ca pour moi c’est une toute autre classe de mauvais gout… Hublot nous bombarde de ces horreurs appelées ‘Big Bang’ depuis des lustres, je n’arrive pas à m’y faire, désolé si vous en avez une mais je ne supporte pas et ca n’engage que moi.
Au final, beaucoup de passionnés économisent des années pour s’offrir la pièce de leurs rêves (comme votre serviteur). Et le jour ou vous l’achetez, où vous soulevez le couvercle de la boite précieuse, et mettez votre beauté au poignet pour la première fois… quel moment de pure jouissance. Quant à la porter chaque jour c’est un bonheur.
To be continued. La suite le week end prochain.