L’an passé, fraichement débarqués sur l’île de la Réunion à presque 10 000 km de nos familles, nous avions passé Noël chez des amis et n’avions pas fait de cadeaux sauf aux enfants. Sélène, qui avait 7 mois, avait eu deux cadeaux. Cette année, je ne sais pas encore comment ça va se faire mais ce qui est certain est que la frénésie des cadeaux ne passera toujours pas par moi.
Bébé sera couché comme à l’accoutumée ou presque car elle ne tient pas du tout passé 21H. Je profite de ce Noël dans le calme et sans le stress du « tout prévoir », « où le faire », et « quel menu ». Ce n’est pas que je sois radine, que je cherche les économies ou que je sois à la rue ou à découvert… Non, je ne la connais toujours pas la voix de mon banquier. Aujourd’hui, Sélène a 18 mois (19 mois à Noël donc) et elle n’est pas en mesure de comprendre cette fête. Noël est une fête avec un symbole, avec le rassemblement de la famille avant tout. Je ne veux pas que ça soit juste la fête des cadeaux. Dans la mesure où elle ne comprend pas, je ne me sens pas obligée de lui faire des cadeaux.
Les cadeaux de Noël, une plaie quand on s’y sent obligé et sans idée…
Je ne suis pas du genre à gâter mon enfant pour compenser mes absences…
Je ne suis pas du genre à offrir de nouveaux jouets en espérant qu’elle aille jouer sans moi…
Je ne suis pas du genre à avoir besoin d’en faire des tas, pour épater qui au final?
Je ne suis pas du genre à acheter son amour ou celui de quelqu’un d’autre d’ailleurs…
Oulala, on dirait bien que je suis une « casse ambiance!! »
J’observe ma fille, aujourd’hui si elle a besoin de quelque chose, je lui prends. Je n’attends pas une occasion… Pourquoi remettre à plus tard si c’est aujourd’hui qu’elle veut dessiner par exemple? Achetons-lui des crayons! J’ai plus plaisir à lui offrir quand c’est le bon moment, un petit peu… Et plus souvent… C’est aussi simple que ça. Je prends ce qui est utile pas plus. Pas moins. Je l’amène dans de nombreux lieux d’accueil parents-enfants, je sais ce que je devrais lui acheter bientôt, avec quoi elle a tendance à jouer, à regarder les autres jouer… Dernièrement elle a d’ailleurs eu: de nouveaux jouets pour le bain, des crayons, un livre, un puzzle en bois, une dinette… Tout ça étalé sur 2 mois et pour un budget de 30 euros max!
Il y a dans Noël quelque chose que je n’aime pas, ce sentiment de devoir acheter, de rendre cadeau contre cadeau, ce chantage aussi « si tu es sage, le père Noël va venir ».
Pour moi, Noël est le mois de l’année où on apprend des chants de Noël, où on lit des histoires magiques de lutin et de rennes, où on rassemble la famille, où tous les jours on ouvre la case du calendrier de l’avent, où on décore sa maison avec les enfants (pourquoi pas des activités DIY)… Bref, pour moi, les cadeaux c’est le truc en plus, qui n’est pas un du. La chose principale pour moi est de faire fonctionner l’imaginaire de ma fille. Enfin, je dis ça mais ma fille n’a que 18 mois et n’est pas à me répéter à longueur de journée qu’elle veut tel ou tel jouet! Ouf, comment je serais plus tard? Entrain de relire ces lignes pour ne pas être trop influencée par ses petits yeux de merlans fris (ou pire du chat botté dans Chrek! Car je suis sure qu’elle y arrivera à cette technique). J’ai l’impression d’être vieux jeu à lire ces lignes mais retrouvons plus de sens dans nos cadeaux, plus de symbole dans ce que nous faisons « parce que c’est comme ça », « c’est la tradition », « les autres font alors je fais aussi »…
Bébé déballe son cadeau tranquillou
Je me souviens d’un Noël où notre mère nous avait offert des livres: quelle déception « ha c’est nullllll ». Maintenant que je suis maman, je suis triste de ce genre de réaction. Ce n’est pas que nous n’aimions pas les livres, on en avait beaucoup plus, je pense qu’en tant qu’enfant on s’attend à autre chose… Ou on est déjà poussé par la pub, les copains à la récré qui font la liste de ce qu’ils ont eux…
Je ne souhaite pas subir les fêtes. Trop rares sont ces occasions de faire plaisir sans attendre de contrepartie… J’aime ma fille de tout mon cœur, c’est mon étoile au dessus du sapin (que je n’aurais pas encore cette année) mais non, elle n’aura pas de cadeaux à déballer sous le sapin! Nous aurions été en famille, en métropole, sans doute pour marquer le coup, oui je lui aurais prévu deux ou trois trucs… Mais voilà sans la famille, je ne me sens pas en fête (sans être dépressive non plus! Rassurez-vous)
J’ai hâte pourtant de vivre un Noël, un mois de décembre, à planifier ces activités, à lui faire découvrir histoires et chants… Et bien sûr à voir ses yeux joyeux car BINGO le père Noël aura reçu sa lettre et exhaussé son vœux… Car oui, bien sûr elle en aura ma fille des cadeaux à Noël! D’ici là, je prends les bonnes idées…
Et chez vous? Vous avez toujours faits Noël? Même avec votre bébé nouveau né ?