D'O : le restaurant de Davide Oldani près Milan

Par Mauss

Davide Oldani n'est pas n'importe qui. Assumant à l'aise sa quarantaine dans un corps de sportif marathonien, ce jeune chef est un cumul de passion et d'intelligence, le tout assemblé dans une modestie désespérante.

Il compta parmi les très rares chefs invités par Alain Ducasse à Monte-Carlo pour l'anniversaire du Louis XV. IL passa par les frères Roux, fut conseil dans divers projets parisiens et après moult expériences, est retourné chez lui, son village natal de Cornaredo, comme le poète après ses escapades romaines.

Plus que légitimement, il eût pu jouer les vedettes comme bien d'autres jeunes chefs le font sans trop de vergogne. Il avait tout en mains : une prestance naturelle qui plait à la gente féminine, la pratique de 3 langues, un métier parfaitement maîtrisé et un réseau de relations plus qu'enviable.

Que nennin : il est revenu chez lui. A trouvé un petit local. S'est entouré d'une équipe totalement dévouée. A su se créer une clientèle fidèle, car, avec la circulation autour de Milan, il faut quand même le faire, d'aller chez lui !

On vous la fait court de court : ici, pour avoir une table, mieux vaut s'y prendre un bon mois à l'avance, sinon plus. Ce n'est plus tellement commun de nos jours.

Nous voilà donc partis de Vigevano, Mario Moreschi et bibi avec mes petites brumes s'estompant gentiment. Arrivés à destination, qui ne voit-on pas au comptoir de D'O ? Enzo Vizzari, qui suit ce chef depuis ses débuts, a su - il a des espions partout cet homme là - que nous arrivions et donc,boum, nous passons de 2 à 3. Avec ce sens de l'échange très "GJE", il nous porta les deux vins du jour :

Grande classe : un miellé discret, une finale suave de belle douceur

 

Trop "pruné" à mon goût, un peu dissocié. Disons rien d'enthousiasmant. Décidément : quand on aime la Bourgogne, on a des exigences qu'on n'a pas ailleurs ! Un docteur dans la salle ?

Notre menu fut remarquable. J'attends sa terminologie exacte que doit m'envoyer le chef. On le rajoutera donc plus tard.

Ce qui peut et doit être dit, c'est simplement qu'on a ici un chef créatif, mais sans vous embarquer dans des questionnements inutiles du style : que mange t'on ? Tout est net, précis, avec une patte, une signature où s'associent deux ou trois saveurs majeurs, toujours en harmonie, et toujours avec un côté craquant.

Venons en au remarquable. Vous n'allez pas me croire. Voilà une maison qui pourraient vendre ses plats facilement autour de € 30/40.

Lisez simplement cette carte :


Tout est dit : et il y a un menu à déjeuner, ttc à € 11,5.

On va vite reparler de ce type de nouveaux chefs, la tête sur les épaules, et sans Porsche au garage.