Mais la rumeur est tenace, et parfois se trouve être une véritable information. Le Figaro confirme aujourd'hui ce dont on se doutait déjà fort: un courrier du gouvernement tchadien daté du 28 décembre (2 jours après le verdict) laisse entendre que Paris se serait engagé à garantir le paiement dû aux parties civiles. Une épine d'un millions d'euros en moins dans le pied de chacun des humanitaires, qui auraient été bien en peine de s'acquitter de leurs dettes.
Pendant ce temps-là au Tchad, le président Déby a subi les foudres des magistrats tchadiens qui ont estimé après ces libérations que l'Etat français devrait «se substituer aux condamnés graciés pour le paiement des dommages et intérêts aux victimes». Le syndicat de magistrats regrette au passage que le président ait signé un décret de grâce simple, plutôt qu'une grâce conditionnée au règlement de la question financière comme l'avait préconisé le conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Une autre question se pose maintenant: les 6,3 millions d'euros de dommages et intérêts représentent théoriquement un peu plus de 61 000 euros par famille. Une somme. Si la note est réglée par les réseaux du Quai d'Orsay directement aux autorités tchadiennes, qui pourra s'assurer que les familles auront effectivement été indemnisées?