Éditeur : Casterman Auteurs : F'MURRR Année : 1987 Résumé : La guerre russo-afghane. Sur le front mouvant des montagnes afghanes, les russes font boire leur char dans les lacs, un chat s'arme pour abattre les hélicoptères soviétiques à coups de lance-pierre, les combattants afghans refusent de disserter de sémantique avec leurs chameaux et tant d'autres histoires toutes aussi surprenantes... F'murrr signe là un petit bijou d'humour absurde. Les situations les plus cocasses s'enchaînent à un rythme posé. Certaines histoires sont séparées par de grandes pages blanches illustrées d'un petit dessin, d'autres se suivent sans aucune séparation. Tout cela à l'image des combats et de la guerre. Rien n'est vraiment net ni tranché, comme la ligne de front inexistante séparant les deux camps. La foudre frappe au hasard, la guerre aussi. Chacun s'y perd, ou s'y retrouve. Certains militaires veulent déserter, d'autres veulent trafiquer en paix. Il en va de même pour les guérilleros Afghans. L'absurde règne en maître et remplace avec bonheur l'horreur des conflits armés. Toutefois, rien n'est innocent dans ce recueil. Ces historiettes pointent, l'air de rien, les profonds ravages d'une guerre. Car derrière l'humour se dessinent les décisions totalitaires des dirigeants soviétiques, les handicapés de guerre, l'esclavage des Russes capturés par les Afghans. Les petites phrases bien placées de F'murrr font toujours mouche. L'histoire est en noir et blanc, les décors varient entre épurés et détaillés. Le cadrage reste très classique. Tout est mis au service du récit. A mes yeux, cette simplicité fait ressortir le propos, la violence absurde, et l'inutilité d'une guerre dont les participants ont oublié les tenants et les aboutissants. Même la fin de la BD laisse penseur : une simple adaptation du petit chaperon rouge, mais aux enjeux bien plus vaste qu'il n'y paraît. Je n'ai pas autant ri que dans le Génie des Alpages, et en y réfléchissant bien, mon rire a un drôle d'arrière-goût. Mais je me suis tendrement attaché à ces combattants des deux bords, tous également bourreaux et tous victimes. Je vous conseille vivement de lire cet opus, qui ne dépareillera ni votre collection de F'murrr, ni votre bédéthèque. Quand le char de l'état dérape sur le sentier de la guerre, la guerre elle-même ne devient-elle pas qu'un banane trop glissante ? David
Éditeur : Casterman Auteurs : F'MURRR Année : 1987 Résumé : La guerre russo-afghane. Sur le front mouvant des montagnes afghanes, les russes font boire leur char dans les lacs, un chat s'arme pour abattre les hélicoptères soviétiques à coups de lance-pierre, les combattants afghans refusent de disserter de sémantique avec leurs chameaux et tant d'autres histoires toutes aussi surprenantes... F'murrr signe là un petit bijou d'humour absurde. Les situations les plus cocasses s'enchaînent à un rythme posé. Certaines histoires sont séparées par de grandes pages blanches illustrées d'un petit dessin, d'autres se suivent sans aucune séparation. Tout cela à l'image des combats et de la guerre. Rien n'est vraiment net ni tranché, comme la ligne de front inexistante séparant les deux camps. La foudre frappe au hasard, la guerre aussi. Chacun s'y perd, ou s'y retrouve. Certains militaires veulent déserter, d'autres veulent trafiquer en paix. Il en va de même pour les guérilleros Afghans. L'absurde règne en maître et remplace avec bonheur l'horreur des conflits armés. Toutefois, rien n'est innocent dans ce recueil. Ces historiettes pointent, l'air de rien, les profonds ravages d'une guerre. Car derrière l'humour se dessinent les décisions totalitaires des dirigeants soviétiques, les handicapés de guerre, l'esclavage des Russes capturés par les Afghans. Les petites phrases bien placées de F'murrr font toujours mouche. L'histoire est en noir et blanc, les décors varient entre épurés et détaillés. Le cadrage reste très classique. Tout est mis au service du récit. A mes yeux, cette simplicité fait ressortir le propos, la violence absurde, et l'inutilité d'une guerre dont les participants ont oublié les tenants et les aboutissants. Même la fin de la BD laisse penseur : une simple adaptation du petit chaperon rouge, mais aux enjeux bien plus vaste qu'il n'y paraît. Je n'ai pas autant ri que dans le Génie des Alpages, et en y réfléchissant bien, mon rire a un drôle d'arrière-goût. Mais je me suis tendrement attaché à ces combattants des deux bords, tous également bourreaux et tous victimes. Je vous conseille vivement de lire cet opus, qui ne dépareillera ni votre collection de F'murrr, ni votre bédéthèque. Quand le char de l'état dérape sur le sentier de la guerre, la guerre elle-même ne devient-elle pas qu'un banane trop glissante ? David