Titre : Avenue des Géants
Auteur : Marc Dugain
Editeur : Gallimard
Date de publication : 13 avril 2012
Nombre de pages : 361
Genre : Inclassable
*****
Quatrième de couverture :
"Al Kenner serait un adolescent ordinaire s'il ne mesurait pas près de 2,20 mètres et si son QI n'était pas supérieur à
celui d'Einstein. Sa vie bascule par hasard le jour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Plus jamais il ne sera le même. Désormais, il entre en lutte contre ses mauvaises pensées.
Observateur intransigeant d'une époque qui lui échappe, il mène seul un combat désespéré contre le mal qui l'habite. Inspiré d'un personnage réel, Avenue des Géants, récit du cheminement
intérieur d'un tueur hors du commun, est aussi un hymne à la route, aux grands espaces, aux mouvements hippies, dans cette société américaine des années 60 en plein bouleversement, où le
pacifisme s'illusionne dans les décombres de la guerre du Vietnam."
Une écriture magnifique et un personnage envoutant pour une lecture effrayante, émouvante et passionnante.
Ce roman est tout simplement magistral, il vous emporte dès les premières lignes et il vous reste dans les mains et même dans la tête quand vous ne lisez pas. En tous cas c'est ce qui m'est arrivé.
Tout d'abord ce roman est très bien écrit dans un style recherché mais pour autant très facile à lire. Il y a certes très peu de dialogues mais l'auteur a su rendre la lecture très fluide et intéressante ce qui empêche tout sentiment d'ennui. Il n'y a aucune longueur et le tout est très cohérent.
Le personnage principal, Al Kenner, 15 ans, 2m20, 130 kg, un QI supérieur à celui d'Einstein, est tout simplement envoûtant. Dès les premières pages, la façon dont l'auteur nous le décrit et le fait parler me l'a rendu très attachant et dès les premières pages je lui ai trouvé des excuses. Certes il tue sa grand-mère parce qu'elle l'énerve et qu'elle est méchante avec lui et il en rajoute une couche en tuant son grand-père dans la foulée mais uniquement pour qu'il ne soit pas malheureux en découvrant son épouse décédée. Je sais c'est mal mais par les explications que l'auteur nous donne sur ses relations avec sa mère, sur ce qu'il a subi dans son enfance on arrive à comprendre qu'il puisse être habité par une colère qui le pousse à commettre des actes horribles. On sent bien aussi sa volonté d'être "normal" et de vivre comme tout le monde, de rencontrer l'amour et de tout faire pour devenir (ou donner l'impression d'être) quelqu'un de bien.
Ce roman plonge le lecteur dans la tête d'un tueur, permet de voir les choses de son point de vue avec sa logique et son interprétation des évènements.
On a l'impression d'avoir face à nous deux Al, le méchant, le tueur froid et implacable d'un coté et de l'autre l'adolescent tourmenté qui tente de donner un sens à sa vie, de la rendre semblable à celle de tout un chacun et s'accroche à sa mère malgré tout, essayant de comprendre pourquoi elle le déteste.
L'auteur nous donne également une vision la société de l'époque avec l'émergence du mouvement hippie qui réclame une autre société que celle qui applaudit ses soldats pour les meurtres commis au vietnam.
Ce roman est un bon thriller, la tension est palpable et même si la fin ne m'a pas surprise ce fût un excellent moment de lecture qui m'a touchée et c'est avec une petite pointe de tristesse que j'ai refermer ce roman et laisser Al à son triste sort.
Bref, ce roman est un très grand roman qu'il faut lire absolument.
Ma note :
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