Traditionnellement avec ma fille, à l’époque d’Halloween, plutôt que de lui passer ces films d’horreur qui lui laissent un goût amer (et le souvenir glacial de cauchemars perturbants), nous avons convenu de regarder des films d’arts martiaux. Ca nous permet de conserver un rituel et d’enrichir notre culture mutuelle en visionnant quelques pépites connues des amateurs qui ont fait le bonheur des gérants de vidéoclubs.
Ca nous a permis d’être enfin initiés à des sagas classiques comme celle du Sabreur manchot, de Zatoïchi ou de la 36e Chambre de Shaolin. Cette fois-ci, nous abordions un autre thème récurrent, celui du tragique destin de la famille Yang, fidèle à l’empire, et dont les fils périront à la suite d’un guet-apens monté par un général félon. La Shaw Bros. Avait déjà mis en scène cet épisode glorieux et tragique, mais du point de vue des filles survivantes (dans les 14 Amazones de Cheng Kang). Ici, nous nous trouvons à suivre l’itinéraire d’un fils brisé, Wu-Lang, qui après la sanglante bataille au cours de laquelle il a vu périr son père et ses autres frères, est allé chercher un refuge spirituel sur le Mont Wu-Tai, dans un temple bouddhiste, tandis que l’autre survivant, le 6e fils, regagne la demeure familiale après y avoir perdu la raison.
Le traitement est classique et se rapproche de beaucoup d’autres (la 36e Chambre de Shaolin ne commence pas autrement). Ici, après un premier point d’orgue voyant le combat désespéré des Yang contre une armée de renégats, on se surprend à s’agacer : les scènes d’action semblent inutilement rallongées, et franchement, la lance et le bâton ne procurent pas les mêmes sensations visuelles que le sabre et le poing ; on se fait à ces décors en carton-pâte mais beaucoup moins au jeu des comédiens, qui en font des tonnes, avec une gestuelle typiquement asiate – en ce sens, impossible de rester de marbre devant les accès de folie du 6e fils qui n’apportent rien à l’histoire mais permettent d’inclure quelques passes d’armes entre ses sœurs, sa mère ( !) et lui. D’ailleurs, Gordon Liu, moins impressionnant techniquement parlant que dans ses autres œuvres, se fait presque voler la vedette par les interprètes féminines, très convaincantes (et qui donnent envie de visionner le pendant féminin de cette histoire). Il n'empêche qu'il est difficile de faire la fine bouche devant la vivacité des acteurs, leur souplesse et leur coordination, et devant certaines trouvailles assez drôles pour l’entraînement des moines.
Trop long et déséquilibré, confus dans la motivation des personnages, souvent outrancier dans sa démarche, les 8 Diagrammes de Wu-Lang ravira les amateurs bien que les puristes puissent rechigner devant l’emploi déjà systématique des harnais. Le traitement de l’image est soigné et la VF est correcte.
Ma note (sur 5) :
2,8
Wu Lang ba gua gun
Mise en scène
Liu Chia-Liang
Genre
Arts martiaux
Production
Shaw Brothers 1983
Date de sortie France
5 juillet 2005 (DVD)
Scénario
Lio chia-Liang & Ni Kuang
Distribution
Gordon Liu, Alexander Fu-Sheng & Lily Li
Durée
98 min
Musique
Stephen Shing
Support
DVD Wild Side 2012 zone 2
Image
2.35:1 ; 16/9
Son
VF 2.0
Synopsis : Echappant de justesse au massacre de sa famille, qui dirigeait l'armée impériale, un homme se rend dans un temps bouddhiste dans l'espoir de l'intégrer…