Aloe Blacc / Collectif - Roseaux
Le problème des blogs musicaux, c’est qu’ils ne parlent que de musique. Hors, bien souvent, moi, j’ai envie de parler d’autres choses. De tout de rien. De toute cette matière que la musique viendra forcément un jour cristalliser. Parce que je n’en démords pas : la musique c’est le fromage dans les pâtes. Et il ne viendrait à l’esprit de personne de manger des pâtes sans complément.
Alors aujourd’hui parlons d’autre chose. Comment allez-vous ? Qui êtes-vous ? C’est important de savoir qui est au bout de l’oreille non ?
Moi par exemple, mon plat préféré ce sont les pâtes. D’où la métaphore un peu plus haut. Allez savoir pourquoi, je n’aime pas trop les pommes de terre ou son dérivé frites. De temps en temps des lentilles, oui. Mais en fait j’aime surtout les plats en sauce accompagnés d’un bon verre de vin.
Le soir surtout. Avec des éclairages indirects. Autour d’un bon sujet de discussion : la crise à l ‘UMP, la crise du gouvernement, la crise quoi. S’enfoncer un peu dans le canapé. Boire un verre de trop. Evoquer Hemingway, Wenders, Aaron Feaver. Sans tout comprendre. Se promettre de faire du sport et reprendre un nouveau verre de trop. Se dire qu’il est temps de connaître ces artistes évoqués. Soupirer, profiter. Et puis d’un coup il manque quelque chose : une musique, l’estampille sonore. Trouver la bande-son adéquate.
Nous-y voilà à nouveau. La béquille musicale. En novembre est sorti un beau disque inattendu, qui fera le bonheur des soirées complices, intimes, confidentielles. Emile Omar, programmateur chez Radio Nova, a eu la bonne idée de convoquer Aloe Blacc, le soulman en vogue, pour un album de reprises audacieuses. Le projet s’appelle Roseaux, et confirme la capacité incroyable du chanteur à sublimer des morceaux de prime abord impossible à reprendre. Il y a deux ans, il redonnait un éclat terriblement soul au Femme Fatale du Velvet. Cette année, il vous propose, entre autres, de reconsidérer le Walking on the Moon de Police. Une merveille.
Il y a de la soul, du funk, du jazz dans cet album. Il y a la liberté d’un élastique qui se détend. Il y a du Gil Scott Heron, du Santana première période, du Marvin Gaye là dedans. C'est bourré de grâce et d'élégance. De quoi remplir largement une nuit sans contraintes, en se disant : décidément, sans la musique, la vie serait une erreur.
Walking on the moon :
Le teaser :