Sarajevo, mon amour / Grbavica (à ne pas confondre avec le titre de l'ouvrage d'entretiens avec Jovan Divjak ni avec le documentaire de Frédéric Tonolli et Arnaud Hamelin qui revient sur l'histoire des "amants de Sarajevo") narrait l'histoire d'Esma et de sa fille Sara, les difficultés du quotidien pour cette mère célibataire entre traumatismes de la guerre et survie économique, et les tabous autour de la disparition du père de Sara pendant la guerre. Pour ce retour dans le Sarajevo de l'après-guerre, Jasmila Žbanić choisit de filmer une autre Sarajévienne, confrontée elle aux conséquences de la guerre sur son couple.
Dans ces deux films,
Jasmila Žbanić donne à voir les espaces de vie de deux femmes dans un Sarajevo où les armes se sont tues, mais où la guerre reste ancrée dans les quotidiennetés. Dans ces films, on traverse Sarajevo avec les habitants, selon leurs pratiques spatiales : dans les périphéries sarajéviennes, se cachent des paysages marqués par la guerre, bien éloignés de la reconstruction de la ville-centre. La reconstruction de l'habiter, l'émergence de marges spatiales et sociales, l'injustice spatiale face à la reconstruction, la géographie du genre sont autant de thèmes qui sont donnés à voir dans ce "Sarajevo, espaces cinématographiques après bataille" (voir le compte-rendu, avec l'oeil du géographe, de Na putu / Le choix de Luna par Bertrand Pleven pour les Cafés géographiques, 19 février 2011).Source : "Le choix de Luna", Arte.
Sarajevo, mon amour / Grbavica Film réalisé par Jasmila Žbanić, 2010.
Source : site du Ciné club de Caen.