A le voir ainsi s’afficher Boulevard des italiens, dans l’une des grandes salles du Gaumont Opéra, ce Paramount Opéra de mon enfance, on pourrait croire que le Paris International Fantastic Film Festival, le PIFFF pour tout le monde déjà, est implanté dans le paysage cinématographique parisien depuis plus d’un an. Pourtant ce n’est bien qu’un premier anniversaire que la manifestation fête avec cette seconde édition. Il était facile de se demander si la capitale mondiale de la cinéphilie avait de quoi loger un second festival de films de genre important, dans l’ombre de « L’Étrange Festival » qui ouvre traditionnellement le mois de septembre, et il avait suffi de la première édition pour se rendre compte que la place cinéphile parisienne regorgeait d’amateurs de fantastique, horreur et autre SF qui définissent la ligne éditoriale du festival.
Enfin, non merci pas de pass pour moi, ni d’accréditation, je suis entré par la porte des simples spectateurs au milieu de tous ces badges pendant aux cous de tant de spectateurs dans la salle. J’ai démarré le PIFFF avec près d’une semaine de retard, et c’est finalement pour un film coréen que j’ai enfin mis le pied au festival. Un film à sketchs intitulé « Doomsday Book », coréalisé par Yim Pil-Seong et Kim Jee-Woon. Le premier n’a jamais eu la primeur d’une sortie en salles pour ses longs-métrages, que ce soit « Hansel et Gretel » ou « Antartic Journal ». Le second est au contraire l’un des cinéastes coréens les mieux exportés, avec des réalisations telles que « A bittersweet life », « Deux sœurs », ou le plus récent « J’ai rencontré le Diable ». Les deux compères ont réalisé un sketch et demi chacun, si l’on peut dire.
C’est « A cool new world » qui avait donc ouvert le bal, avec l’acteur Ryu Seung Beom (le frangin du réalisateur Ryu Seung Wan) qui interprète la première personne infectée par un virus qui va rapidement transformer une bonne partie de la population coréenne en zombies. Le film démarre sur les chapeaux de roues, bourré d’humour et de petites trouvailles qui malheureusement n’aboutissent qu’à un film finalement banal, ne trouvant pas de second souffle et nous guidant vers un dénouement étonnamment pépère. Cela n’en a rendu le film bouddhiste de Kim Jee-Woon que plus marquant, et le dernier segment plus efficace. Celui-ci, intitulé « Happy Birthday » est un film de fin du monde assez branque, et ça, ça le rend tout de suite très sympathique.
Dans la salle, l’humeur était festive, entre mon voisin de droite qui chantait le thème de Dark Vador lors du dernier sketch en apercevant une figure qui rappelle légèrement le personnage de Star Wars, et mon voisin de gauche qui laissait éclater un rire assez inquiétant lorsque l’humeur lui en prenait (vraiment inquiétant). Pendant ce temps, un spectateur se marrait comme s’il croyait à une blague ou une erreur en entendant parler de la « Maison bleue », le surnom de la résidence du Président coréen, comme l’Élysée en France.
A la sortie, dans le froid retrouvé de l’automne parisien, je tombais sur Plastic Man, toujours aussi pressé et peu vêtu (en T-Shirt par ce beau temps, il n’y a que lui pour oser), et fidèle aux évènements immanquables de la cinéphilie parisienne. Allez, je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin au PIFFF…