Ce que l’on retient de Futur de Booba.

Booba tourne déjà. Pas dans les caves mais dans les casques. La cause ? Une fuite sur Internet de son nouvel album Futur dont la sortie était prévue le 26 novembre. Bon, il n’y a que 14 titres sur les 16 – les titres Rolex et Jimmy n’y figurent pas – mais on a pas pu résister. En attendant la chronique qui arrivera incessamment sous peu, voici les treize trucs (malédiction!) que l’on peut déjà retenir de Futur.

- Avec son gimmick récurrent « j’ai rien vu rien entendu », on croirait entendre un corse sous omerta.

- Le titre Tombé pour elle est encore plus tuné que les voitures de Djibril Cissé.

- B2O, comme à son habitude, parle beaucoup de ses potes morts. Ibrahima Keita alias Brams en particulier. Le fondateur de la Malekal Morte s’était suicidé. Pas sûr que Booba rendra le même hommage à Rohff quand celui-ci se sera défenestré de jalousie après avoir écouté Futur.

- Les sujets sont toujours sérieux, profonds et recherchés, la preuve : « Elle pense que je suis en train de la doigter hum hum je lui met mon gros doigt de pied ». Bon c’est Kaaris qui dit cette punchline mais quand même.

- Le Duc de Boulogne est un mec de la tess, un pur et dur. Son vocabulaire s’en ressent d’ailleurs dans O.G on peut entendre : « T’es juste un genre de plouc ». Gros niveau d’insulte.

- Ça n’a pas changé, Booba nique toujours toute la famille de tout le monde. Même les parents de Rémi sans famille.

- Temps Mort > Panthéon > Ouest Side > 09 > Lunatic > Futur. Devinez la position du prochain album de Booba.

- « Regarde moi de haut en bas à tes risques, j’suis tombé d’dans quand j’étais tit-pe, Astérix ». Loupé, c’est Obélix qui est tombé dans la potion magique, pas Astérix. En ce qui concerne la culture, on repassera donc. Cette erreur est incompréhensible au vu du physique de Booba, plus proche de celui d’Obélix que de celui d’Astérix.

- Booba est dans le Futur, nous dans le présent, c’est sans doute la raison pour laquelle on accroche pas à son album. Rendez-vous en 2050 pour une réécoute.

- Les références à 2Pac sont nombreuses. Bien sûr on trouve le titre éponyme où Booba dit « J’rappe comme personne, j’rappe comme 2Pac » mais il y a aussi les fameux « All eyez on me » de Wesh Morray repris du titre de Shakur datant de 1996.

- Booba se prend pour 2Pac mais en fait Booba c’est Massimo Gargia et il le rappe lui-même : « je n’suis jamais dans la merde sauf quand j’encule un tapin ».

- 2Chainz, Kaaris, Rick Ross, Mala, les featurings ont la part belle dans cet opus surtout qu’ils sont pour la plupart réussis. Le mélange entre poids lourds du rap ricain et poids plumes du rap çais-fran fonctionne bien.

- Le rappeur de Boulbi ou de Miami on ne sait pas trop, est sans cesse en train de se mettre en avant, de se comparer aux autres et par la même occasion il a une tendance ‘clashieuse’ (ouais on invente des mots aussi). Bien sûr il y a Wesh Morray qui clash plus ou moins Roh2F mais il y a aussi quelques punchlines savoureuses. Exemples : « Hamilton me tweet, tu mitonnes à la salle des fêtes », « moi et mes kheys on part sur la Lune, amuse-toi bien en Meurthe-et-Moselle ».

Pourtant supporters de Booba de la première heure, on ne peut être que déçu à la première écoute. Heureusement, on ne va pas le lâcher comme ça et à force d’acharnement finirons-nous peut-être à apprécier cet opus qui sera sans doute à la mode sur Mars dans trois cent ans. Booba, t’as trop d’avance, c’est pour ça qu’on te comprend pas. Mais on t’aime quand même.