Transports à Lyon : ça augmente encore !

C’est un hasard du calendrier qui fait jaser : alors que les Transports en commun lyonnais sont en grève une heure par jour jusqu’en janvier, une nouvelle hausse des tarifs, en vigueur au 1er janvier 2013, vient d’être actée.

1,70 euro au lieu d’1,60 euro. Ce sera le prix du ticket à l’unité dès le 1er janvier 2013. Qu’il est loin le temps du ticket à 1,30 euro (2001). Pour calmer la grogne, le Sytral (l’autorité organisatrice des TCL) a néanmoins décider d’autoriser désormais l’aller-retour avec un seul ticket, jusqu’alors théoriquement interdit. Après une hausse au 1er janvier 2012 et une seconde au 1er mars 2012, rebelote, donc, pour 2013 : la grande majorité des produits va subir une augmentation. Outre le ticket à l’unité,  le carnet de dix passera de 14,30 à 14,70 euros, le Pass Partout de 55 à 56,20 euros et le City Pass de 52,60 à 53,70 euros. En revanche, les abonnements sociaux ne coûteront pas plus cher. Une politique tarifaire, assumée par le SYTRAL et qu’il estime reposer sur les principes d’équité et de solidarité. Le nombre d’abonnés sociaux du réseau TCL a augmenté de plus de 50 % depuis 2002. Alors que la priorité veut être donnée à la fidélisation de la clientèle, les abonnements représentant aujourd’hui 75 % du trafic contre 64 % en 2001, cette nouvelle augmentation risque plutôt de dissuader les audacieux. Les TCL comptent 330 000 abonnés chaque mois.

Depuis 2010, les tarifs sociaux et scolaires sont plutôt épargnés au profit des abonnements grand public, nouvelle manne financière du Sytral. En 2009, ils ont rapporté 20 % de plus qu’en 2008, tandis que la vente de ticket chutait de 7 %.

Le prix du ticket n’avait pas augmenté depuis 2008. Seul le ticket vendu dans les bus est déjà à 2€.

Le ticket à 2 euros en 2015 ?

Le Sytral justifie cette nouvelle augmentation par l’inflation la volonté de ne pas creuser la dette des TCL, stable depuis dix ans. Bernard Rivalta, le président, ne craint pas faire fuir les voyageurs : une hausse de 5,9% des déplacements sur le réseau à été constatée au cours des huit premiers mois de 2012, par rapport à la même période en 2011. Une avancée de plus vers le ticket à 2 euros, dont on retoutait déjà l’arrivée dès 2007. Les élus du comité décisionnel du Sytral n’écartait pas l’idée même si  Béatrice Vessilier (Verts) reconnaissait que « c‘est imaginable… mais ce sera cher, très cher. Beaucoup trop cher ».  Des Verts qui n’ont pas manqué de monter une nouvelle fois au créneau lors du dernier conseil syndical du Sytral, prônant l’augmentation des impôts plutôt que cette nouvelle hausse. Refus catégorique du côté de Gérard Collomb, qui prétexte que « l’Etat est ruiné, il ne pas nous donner plus [...] on est confronté à un mur, on est obligé de baisser les salaires, les retraites, les prestations sociales ».

Prétextant le contexte actuel de crise, les abonnements sociaux n’augmenteront donc pas, comme les abonnements « âge d’or » (+65 ans) qui baisseront même de 25%. L’ensemble des offres d’abonnement sera également désormais compatible avec le prélèvement automatique, garantissant au minimum un mois de gratuité.  Il sera également possible de charger des tickets sur une carte Técély.

Le Sytral estime que le coût réel d’un déplacement sur le réseau s’élève à 2,26 euros. Lyon reste parmi les villes où se déplacer est le plus cher même si son réseau est parmi les plus efficaces. La ville se positionne en tête des réseaux en termes de fréquentation avec 320 voyages par an et par habitant, contre 161 pour l’ensemble des réseaux. Pas de quoi inquiéter, donc, Bernard Rivalta.

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