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Comment éviter un échange houleux au boulot, mais aller en plein dedans quand même

Publié le 23 novembre 2012 par Elosya @elosyaviavia

Comment éviter un échange houleux au boulot, mais aller en plein dedans quand même

Si tu passes ici de temps en temps, tu n’es pas sans savoir qu’à mon boulot, il nous arrive de prendre des stagiaires.

Et en ce moment, c’est le cas. Nous avons de très sympathiques personnes qui viennent nous épauler.

Alors bon, on est sympa, la mise en route de la photocopieuse et mettre de l’eau dans la machine à café ne sont pas les compétences centrales qu’elles développeront au cours de ce stage.

Alors oui, elles font des trucs qui ne sont pas passionnants comme de répondre au téléphone, d’appeler le service après vente du fabricant de notre imprimante couleur ou de récupérer des adresses contacts dans des fichiers. Mais à côté de ça, elles travaillent sur des domaines aussi variés que la communication, les réseaux sociaux, la création d’un blog, la rédaction d’argumentaires. Enfin, bref on leur donne aussi et très majoritairement des taches intéressantes et en lien avec leur formation.

Du coup, je travaille avec elles sur quelques sujets et je dois dire que c’est une position difficile. J’ai parfois la sensation de ne pas être très sûre de moi quand je leur donne du boulot à faire et de la direction que je veux prendre . Pourtant, dans le même temps je me sens parfois bonne dans mon rôle d’accompagnatrice, j’arrive à réfléchir avec elle sur certains points, je leur explique pourquoi telle solution qu’elles me proposent n’est pas applicable, mais je prends aussi en considération leurs avis. Bref, j’ai parfois la sensation d’avoir le cul entre 2 chaises entre ma position de presque responsable et ma position de collègue sympathique qui souhaite travailler dans la joie et la bonne humeur. Pas facile de trouver un positionnement adéquat.

Mais bon voilà, parfois entre stagiaire et presque responsable de stage, on ne se comprend pas toujours. Et puis nous en avions parler entre collègues et on s’était dit qu’il y avait des petits trucs à recadrer dans le travail de l’une d’elles. J’avais des points à revoir avec elle. Du coup, il n’y a pas très longtemps j’ai entrepris de remettre les choses un chti peu à plat. J’ai bien réfléchi à la manière de procéder. J’ai tenté d’être conciliante, mais ferme dans ma position.

Et je dois dire que ça s’est plutôt mal passé. Enfin au début de l’échange.

Le ton est monté assez vite de chaque côté. Elle, parce qu’elle ne comprenait pas les remarques exposées, j’ai même eu la sensation que ça lui paraissait injuste. Moi, parce que je peux être quelqu’un de très calme jusqu’au moment où je sens que l’on me parle « mal » sans raison et là je n’apprécie pas du tout. Il y avait de la tension dans l’air, je sentais que mon bouillonnement intérieur n’attendait qu’une étincelle pour exploser totalement. L’énervement et l’irritation avait pris le pas sur ma volonté de discuter posément. Ma directrice qui est rentrée et qui est aussi vite repartie, m’a dit ensuite en rigolant qu’elle avait littéralement vue de la fumée sortir de mes oreilles. Ma réputation de maître zen s’est officiellement fait la malle dans un pays loin là bas, je vous le dis moi.

J’essayais de rester calme, mais j’ai commencé à être vraiment agacée. Puis, j’ai essayé de prendre un peu de recul et je me suis dit que si je continuais ainsi, la conversation allait totalement tourner au rapport de domination.

J’en avais pas envie. Enfin si, car une partie de moi voulait « gagner » l’enjeu de cet échange et ne voulait pas se faire écraser. Mais une autre partie, voulait seulement mettre les choses au clair et comprendre ce qui occasionnait les couacs observés pendant ce stage. Et puis l’idée d’être « dominante » ça me donnait la sensation de devenir méchante et face à une petite jeunette qui semblait avoir eu une réaction exagérée venant d’autres choses que cet échange, bah non, je ne voulais pas adopter ce comportement là.

J’avais du me lever à plusieurs reprises parce que nous avions été interrompus par d’autres collègues au cours de la conversation. Alors, j’ai fait un truc tout con. J’ai pris ma chaise, je me suis assise et je me suis rapprochée d’elle. Je l’ai regardé dans les yeux et j’ai essayé de parler moins fort, moins durement. Je lui ai redit que j’étais pas en train de lui parler pour la réprimander, mais plutôt pour essayer de comprendre et trouver une solution. Je lui ai dit que l’on pouvait reprendre un échange plus calme ce jour là ou plus tard, mais qu’en aucun cas je n’accepterais de nouveau qu’elle hausse le ton comme elle l’avait fait plus tôt. De son côté, elle s’est expliquée et vraiment excusée sur son comportement. Et là, ouf, on a pu terminer notre échange de manière plus constructive.

Après coup, je me suis sentie lessivée, mais j’étais contente d’avoir pacifié un peu tout ça et d’avoir pu clarifier les choses. Et puis, je me suis aussi aperçue que je n’étais pas toujours maîtresse de la réaction que je pouvais provoquer chez autrui. Par contre, je peux comprendre ce qui se passe chez moi dans ces cas là et éviter d’envenimer les choses et c’est pas si mal.


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