Les scènes de haine antibritannique décomplexée sont monnaie courante au parlement européen, en particulier pour la négociation du budget européen.
Par Daniel Hannan à Bruxelles.
Débat sur le budget de l'UE au parlement européen.Nous venons d'avoir nos deux minutes de haine (référence à une scène de 1984 de George Orwell, NdT) au parlement européen. Ou plutôt, nos deux heures de haine. L'occasion était le débat sur le budget de l'UE, et la cible était la Grande Bretagne.
L'un après l'autre, les eurodéputés se sont levés pour railler l'égoïsme et l'europhobie des Britanniques. Notre gouvernement serait malhonnête au sujet des tailles relatives des budgets nationaux et européens. Nos politiciens seraient des populistes et des opportunistes. Mais le problème ultime viendrait des électeurs eux-mêmes, qui n'aurait aucun sens de leur obligation envers leurs voisins européens.
Comme d'habitude, les attaques étaient menées par le chef euro-libéral Guy Verhofstadt. Mais les applaudissements et les rires exagérés provenaient de tous les coins de la chambre. Je peux comprendre pourquoi les eurodéputés sont grincheux. Ils sont les bénéficiaires directs du budget que la Grande Bretagne veut geler. Ils en sont aussi les bénéficiaires indirects : les dépenses de l'UE leur donne des pouvoirs de clientélisme. Sans surprise, ils se sentent visés par des appels à moins de dépense.
Mais je vais vous dire une chose. Au moins huit pays ont menacé publiquement de mettre leur véto au budget. En fait, Open Europe met ce total à 12. Et pourtant, c'est la Grande-Bretagne, comme d'habitude, qui se prend tout dans la trogne. J'ai bien peur qu'il soit impossible d'éviter la vérité : les eurocrates et les eurodéputés ne nous aiment tout simplement pas (l'auteur est britannique, NdT).
Il est très inhabituel, au parlement européen, que des gens fassent des remarques vexantes sur un pays entier (par oppositions aux dirigeants d'un pays, sur lesquels la saison de la chasse est toujours ouverte, évidemment). Sauf quand ce pays est la Grande-Bretagne. Il est assez normal pour un eurodéputé de préfacer ses remarques par quelque commentaire ricanant du genre "les Britanniques aiment à croire qu'ils sont de tels gentlemen, mais en fait ils se comportent de façon moins qu'honnête ... " Personne ne s'aviserait de dire une chose pareille sur les Slovènes, les Espagnols ou les Suédois.
Pourquoi autorisons-nous à règner sur nous des gens qui nous méprisent ? Verhofstadt a encore déclaré hier (mercredi) que l'UE avançait vers une fédération complète, "avec ou sans vous". Sûrement, c'est dans l'intérêt de tout le monde que ça soit sans nous. Notre présence dans l'UE est cause la plus commune de disputes avec nos voisins. Une sortie de la Grande Bretagne ferait que tout le monde s'entendrait mieux.
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