C'est sur plus d'un million d'adolescents de sexe masculin que cette étude conclut que la force musculaire est un atout pour la longévité et qu'une « faiblesse » accroît le risque de décès prématuré, ou par maladies cardio-vasculaires ou encore par…suicide. Des conclusions publiées dans l'édition du 20 novembre du British Medical Journal qui incitent donc à la pratique d'une activité physique dès l'adolescence.
Si le lien entre une mauvaise condition physique et un risque accru de cancer et de maladies cardio-vasculaires peut sembler immédiat, moins évident est le lien identifié avec un risque accru de suicide chez l'adolescent. Sur ce point, les auteurs évoquent un lien entre une mauvaise condition physique et une pauvre estime de soi, le tout pouvant avoir un impact sur la santé mentale.
Ces chercheurs suédois et espagnols aboutissent néanmoins sans doute possible à cette conclusion, que les jeunes hommes musclés peuvent vivre plus longtemps avec cette étude de cohorte prospective qui a pris en compte la force musculaire de 1.142.599 suédois adolescents de sexe masculin, âgés de 16-19 ans, alors admissibles au service militaire, et les a suivis sur une période de 24 ans. Au début de l'étude, la force musculaire des participants a été évaluée aux niveaux de la puissance du genou et des muscles du mollet, de la force de préhension et de la puissance du coude et des muscles du bras. A la fin de l'étude, les chercheurs ont évalué les liens entre ces trois mesures de la force et le décès prématuré, toutes causes confondues, ainsi que lié aux maladies cardiovasculaires, au cancer et au suicide. Au cours des 24 ans de suivi, 26.145 participants, soit 2,3%, sont décédés et la cause du décès était disponible pour 87% d'entre eux : 5,5% causés par la maladie coronarienne, 2,3% par un AVC, 14,9% en raison d'un cancer, 22,3% par suicide, 25,9% par les accidents non intentionnels et 29% en raison d'une cause « autre ».
Une plus grande force musculaire chez les adolescents s'avère associée à un risque moindre de décès prématuré, par maladie cardio-vasculaire et par suicide, indépendamment de l'effet de masse corporelle et la pression artérielle :
- La force musculaire à l'adolescence est associée à un risque plus faible de
- 20-35% de décès prématurée de cause cardiovasculaire, indépendamment de l'indice de masse corporelle ou la tension artérielle,
- 20-30% de décès par suicide,
- 15-65% de diagnostic « psychiatrique »,
- aucune association n'est observée avec le risque de décès lié au cancer.
- Les taux de mortalité varient entre 122,3/100.000 personnes-années) pour les adolescents les plus « faibles » et 86.9 pour les plus « forts ».
- Ces résultats valent même après ajustement pour l'IMC et la pression artérielle.
Les auteurs concluent qu'une faiblesse musculaire à l'adolescence est un facteur de risque pour les principales causes de décès chez les jeunes adultes mais des recherches devront encore valider comment l'activité physique intervient, plus tard dans la vie, et au-delà de la santé musculaire à l'adolescence, sur ce risque de décès prématuré.
Source: BMJ 2012;345:e7279 online November 20 2012 Muscular strength in male adolescents and premature death: cohort study of one million participants (Visuel Fotolia)
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