Ras la toque de sauter l’entrée !

Entrée plat ou plat dessert ?

D’entrée… de jeu, on se sent a priori privé de quelque chose. Une sorte de malédiction qui s’abat sur les pingres ou les pressés, adeptes de la « formule ».

Tempête sous un crâne. Déjà que la faim nous tenaille et qu’on ressent comme un grand vide au niveau de nos cavités stomacales et frontales, voilà qu’il faut trancher tout de suite cet affreux dilemme : choisir entre entrée ou dessert. C’est un peu comme si avant de voir un film, on vous sommait de renoncer soit au début, soit au dénouement.

Pourtant, c’est important le début, l’entrée comme ils disent : ça donne le ton, ça permet de résister avant le plat de résistance. Ça illustre déjà en avant première les talents du chef, bref ça met en confiance.

Certes, mais un bon dessert c’est aussi bien agréable pour finir : ce petit goût sucré dans la bouche juste avant de ressortir affronter les frimas d’automne et l’humeur de son patron, détestable en début d’après-midi, surtout s’il a été privé de dessert.

A choisir, je préfère encore sacrifier les « dolci ». Et leur préférer les « antipasti ». A la mode italienne. Et encore, chez eux ils doublent la mise… d’entrée : antipasti plus primo piatto, avant le secondo piatto. Quelle santé, surtout que le primo piatto, c’est traditionnellement des pâtes, voire des gnocchis ou du risotto. De quoi renoncer aux dolci !

Quoique, pour garder le moral, un dessert peut toujours s’acheter, en sortant, chez le sublime pâtissier d’à côté… Je sens qu’on va sacrifier au rite du street food et croquer goulûment en pleine rue dans cet éclair XXL que j’ai déjà repéré en passant.

Bon, alors ça vient cette entrée… ? Qu’on ne perde pas de temps avant le dessert !

Petitgrognon, en pleine hésitation.

(c) polenta crémeuse aux cèpes, à découvrir en ce moment au restaurant italien La Terre, 31 rue Coquillière, 75001.