Cette journée a été animée par le think tank Renaissance numérique.
La députée (PS) Corinne Erhel a introduit la journée en soulignant l’importance du numérique, enjeu transversal pour la société. Elle s’est attachée aux logiques ascendantes dans le cadre de l’aménagement du territoire. Puis la députée (UMP) Laure de la Raudière a pris le relais en pointant que très peu de politiques s’intéressent à la question numérique. Et qui plus est, plus dans l’aménagement du territoire et l’infrastructure que dans la création de valeur, les usages, la formation. Peu sont conscients du bouleversement du modèle économique existant : exemples de la musique, de la presse aujourd’hui. Elle a indiqué de ne pas sous-estimer Amazon qui modifie le commerce du fret. Amazon pourrait étendre ses services au commerce de la grande distribution en France. Nous devons avoir un esprit de conquête dans le monde du numérique. Et avons besoin de faire du marketing viral dans notre société y compris au niveau des élus. Laure de la Raudière a pointé le rapport Galois, intéressant mais qui fait une impasse complète sur le numérique.
La ministre Fleur Pellerin dans son message vidéo a indiqué la volonté de construire un dialogue avec les acteurs du numérique. Trois réunions similaires ont été faites à Nantes, à Marseille et à Bordeaux. Pour elle, la diffusion du numérique est un puissant levier de redressement de la situation économique. Le numérique est une vraie chance. Le modèle de croissance est fondé sur l’innovation et le numérique. 2 % de la commande publique de l’Etat sera réservée aux PME innovantes d’ici 2020.
Guillaume Buffet, co-président de Renaissance numérique a rappelé que les gains de compétitivité par l’usage du numérique n’étaient pas assez mis en avant et qu’il existait un énorme potentiel de croissance.
Un hashtag a été utilisé sur Twitter pour l’occasion : #nocrise
Benoît Cassaigne de Médiamétrie a communiqué quelques chiffres et réflexions sur les usages des foyers français. 75,2 % des foyers sont équipés d’un ordinateur (2,5 % en 1 an, augmentation lente). Les multiéquipés représentent 32,8 % de la population (ceci est corrélé au nombre d’enfants et à la CSP, +2,9 % en 1 an). Plus de 10 % des foyers ont une tablette et les smartphone couvrent 56 % des individus. Le profil des connectés se rapproche de plus en plus de la population française. Les non accédant à Internet représentent encore 7 millions de foyers. Les foyers non numériques correspondent à 7,5 % de la population, les foyers de plus de 65 ans sont en première ligne. Toutefois une partie de la population est résistante à avoir Internet chez elle alors qu’elle l’utilise de façon professionnelle. Il serait intéressant de connaître le rapport à Internet dans leur métier.
Des groupes thématiques ont planché pour délivrer au final 19 mesures concrètes, faciles à mettre en œuvre et sans surcoût pour les finances publiques en s’appuyer autant se faire se peut sur des structures existantes.
Une synthèse des travaux a été exposée avec des convergences entre les commissions.
A Marseille, le Social Nextwork a su être mobilisé. 3 mesures retenues sur une cinquantaine d’idées :
M1 : Créer une campagne nationale et la relayer localement, ce peut être un moment fort de sensibilisation sur l’entreprise et le numérique. L’administration doit également prendre conscience de tous ces enjeux. Le relai pourrait être effectué par les membres du Social Nextwork. Et aussi par des organismes adéquats déjà existants. Il existe des choses mais pas connues et pas utilisées. Il est nécessaire aire connaître et cristalliser.
M2 : Mettre le numérique en priorité dans les formations. Le niveau des collaborateurs fait peur et ils craignent ce secteur. Ouvrir ces formations à tous les secteurs. Se former à la stratégie numérique de l’entreprise. Créer l’allocation d’un minimum formation pour rendre la formation obligatoire. Le numérique représente 3 % du PIB. Aussi 3 à 10 % des allocations au numérique permettrait d’avoir un levier intéressant.
M3 : créer un baromètre de la numérisation des entreprises. Il n’est pas possible d’avoir un pilotage sans tableau de bord. A confier à l’observatoire du numérique qui existe déjà.
A Bordeaux, 3 autres mesures ont été proposées :
M1 : créer une structure d’accompagnement pour des réponses à appels d’offres (émiettement au niveau des acteurs économiques de la région, très axée sur l’aéronautique par exemple). Pas créer une nouvelle structure mais faire l’interface entre PME innovantes et grands comptes. Projet Loire Atlantique. Un pourcentage de l’ensemble des marchés publics serait mis en place pour l’ensemble des acteurs numériques (nouveaux usages autour de la ville intelligente)
M2 : Créer de la visibilité via des « grappes » (ce qui normal à Bordeaux, pays du Château Petrus) d’entreprises numériques auprès des grands groupes.
M3 : favoriser l’émergence d’un écosystème entre le monde de la recherche et de l’entreprise
A Nantes, les 3 mesures proposées sont :
M1 : renforcer l’accueil des acteurs privés dans les espaces publics numériques en contrepartie d’une sensibilisation des agents publics territoriaux. Il s’agit d’un engagement citoyen des entrepreneurs gagnant-gagnant à faible coût.
M2 : s’inspirer des incubateurs existants pour les étendre à toutes les structures universitaires avec un système de parrainage. Sensibiliser les professeurs au sein des structures étudiantes
M3 : accompagner les décideurs publics dans l’évaluation des dossiers de financement
Trois groupes à Paris ont débattu à l’Assemblée nationale.
G1 : Susciter toutes les vocations avec le numérique : du stage à la création d’emploi et d’entreprise. Pas traiter le numérique en tant que tel mais le numérique comme un accélérateur de la transformation de la société.
M1 : Réaliser une émission de télévision déclinée sur le web à fréquence hebdomadaire sur les chaînes du service public (le but est d’augmenter la compréhension des effets positifs du numérique, de donner de la visibilité aux réussites, de susciter des vocations)
M2 : Avoir l’achat public comme accélérateur du développement des TPE/PME innovantes. (avec le cap en terme d’un seuil de chiffres d’affaires à passer).
M3 : équiper et former les bénéficiaires du RSA et faire mieux connaître les métiers du numérique aux missions locales et à Pôle Emploi
G2 : Former et éduquer au numérique : la rencontre des compétences et de l’emploi. Le constat est le décalage entre la formation faite et les besoins des entreprises.
M1 : créer une discipline informatique et sciences du numérique
M2 : Créer des passerelles de sensibilisation aux métiers du numérique pour les élèves et les professeurs (problème, ces formations n’attirent plus, manque de féminisation dans ces formations) 1 h/1 école, un professionnel du numérique va expliquer les métiers du numérique
M3 : Créer un diplôme d’Internet (dans les filières courtes) avec comme échéances : 2013, adaptation des diplômes existants, 2014, DUI et licences professionnelles, 2015, BTS et DUT
G3 : Activer l’appropriation de nouveaux usages : le numérique est accélérateur de lien social. 67 mesures ont été faites au sein de ce groupe, 4 ont été retenues. Un travail des usages plutôt sur les entreprises qu’au niveau du grand public a été fait. Avec le choix de commencer par les TPE/PME, acteurs qui créent de la valeur.
M1 : proposer un kit numérique créateur d’entreprise (6 mois après la création de l’entreprise, lui proposer une formation au numérique qu’il ait ou non créé un site web et organiser sa présence numérique)
M2 : adapter le statut du télétravail (revoir, simplifier)
M3 : nommer des correspondants numériques locaux pour les TPE/PME (rencontrer des correspondants pour inciter à passer au numérique). A l’image des CIL… Passer par du public, des CCI, le Social Nextwork… Plusieurs intermédiaires sont évoqués.
M4 : développer le M gouvernement (possibilité d’avoir accès à des services publics en mobilité car le premier accès à Internet sera à brève échéance par mobile). Développer l’accès au service public sur mobile au-delà de Proxima Mobile.
Guillaume Buffet a conclu dans la nécessaire mobilisation autour du numérique en France avec une étincelle à créer et le fait que le Social NeXtwork pouvait constituer un vecteur pertinent. Et les députées Laure de la Raudière et Corinne Erhel ont également rebondi sur ces propositions jugées pertinentes.