La France va mal, et c'est de pire en pire. Nous sommes tous coupables, mais nous pouvons être les héros de la liberté de demain.
Par Baptiste Créteur.
Le gouvernement faisait pourtant preuve d'optimisme suite à des réformes ambitieuses empreintes d'un immense courage et consistant principalement à faire payer à ceux qui paient déjà le plus le confort de l'Etat et de ceux qui bénéficient de ses largesses. Il a même, preuve de sa détermination, décidé de continuer à financer les largesses et l'inefficacité des autres Etats plus engagés que lui dans la non résolution du problème de la dette publique.
Il continuera d'ailleurs, malgré tous les signaux venus de l'extérieur, de l'intérieur et de vraiment tout près, à ne pas réduire le périmètre de l'Etat. Pourtant, il semble devenu évident - et cela n'a pas pu échapper aux fins analystes que sont les hommes politiques et fonctionnaires français, toujours à l'aise avec les chiffres - que le statu quo nous mène droit dans le mur.
La sécurité sociale, le système de retraites et pratiquement tous les mécanismes de l'Etat-providence ont une fin prévisible, mathématique. Les réserves permettant de combler tant bien que mal les déficits seront épuisées dans quelques années tout au plus ; notre capacité d'endettement n'est pas extensible à l'envi (et il est difficile de concevoir qu'on puisse avoir envie de l'étendre) ; la pression fiscale est déjà insupportable et pousse les plus lucides à s'exiler, malgré les tentatives de rétention et menaces.
L'échec des gouvernements successifs à redresser la barre, c'est-à-dire à réduire la voilure et remplir le rôle d'un Etat, ni plus ni moins (garantir les libertés, la propriété et la sûreté des citoyens) tiennent à la transformation de la démocratie en une tyrannie de la majorité, chacun cherchant à défendre son intérêt au nom d'un intérêt général vide de sens.
Ils ne sont pas les seuls coupables. Il est coupable de désirer ce que l'on ne mérite pas et d'en faire une revendication. Il est coupable d'exiger des sacrifices de la part de ceux qui produisent et s'efforcent chaque jour de créer de la richesse pour compenser l'incompétence et la paresse des autres. Il est coupable de penser que tous doivent payer pour le manque de prévoyance de certains, celui des banques qui privatisent leurs profits et mutualisent leurs pertes ou des individus qui pensent qu'ils sont trop malins pour avoir besoin de souscrire à des assurances et que, s'ils arrivent à s'enfoncer assez profondément, il sera du devoir de la collectivité de les sortir du mauvais pas dans lequel ils se sont jetés. Il est coupable de valoriser si peu l'effort et la réussite qu'on pense qu'elle est avant tout le fait de circonstances et de chance. Et il est coupable d'abandonner le champ de la pensée.
"En tant que groupe, les entrepreneurs se sont retirés pendant des décennies du champ de bataille intellectuel, désarmés par la combinaison mortelle de l'altruisme et du Pragmatisme. Leur politique publique a consisté a apaiser, chercher le compromis et s'excuser : apaiser leurs adversaires les plus crus et les plus bruyants ; chercher le compromis face à toute attaque, tout mensonge, toute insulte ; s'excuser de leur propre existence. En abandonnant le champ des idées à leurs ennemis, ils se sont mis à compter sur le lobbying, i.e. sur des manipulations privées, sur des rapports de force, sur la recherche de faveurs temporaires des responsables gouvernementaux. Aujourd'hui, le dernier groupe sur lequel on peut compter pour se battre pour le capitalisme est les capitalistes." (Ayn Rand, "The Ayn Rand Letter")
Il ne faut pas s'excuser de réussir ou de vouloir réussir. Il ne faut pas avoir peur des mots ni des idées. Il ne faut pas avoir honte d'affirmer que l'on poursuit les buts que l'on se fixe et ne veux pas poursuivre ceux que d'autres voudraient nous fixer. Les épouvantails de la justice sociale qui détruit l'idée de justice, de l'égalité des chances qui détruit l'égalité des droits, du choix de la majorité qui détruit le choix de l'individu, sont les armes d'une pensée unique aux multiples déclinaisons, qui voudrait conditionner les droits de l'individu aux besoins de la société.
La société n'existe pas en tant que tel, elle n'est que la somme des individus qui la composent. Il ne sera jamais moral de demander à l'individu de renoncer à sa liberté ou de l'exiger de lui, dans la mesure où rien de ce qu'on fait sans en avoir le choix ne peut être moral. Le bien commun, l'intérêt général ne peuvent être que la somme des biens des individus ; nier les droits d'un individu revient à nier le concept de droits.
Il n'est d'autre manière de vivre que vivre selon ses principes, ses valeurs, son éthique. Dans La Grève, Ayn Rand décrit un monde où les Etats-Unis sont le dernier pays à ne pas avoir sombré dans le plus abject collectivisme ; ceux à qui sont chers les idéaux de liberté n'ont d'autre choix que de disparaître. Pour ne plus apporter leur contribution à un système qu'ils désapprouvent, ils n'ont d'autre choix que de cesser de créer. Aujourd'hui, la situation est autre.
Amis de la liberté, devenons libres. Ne tentons pas de sauver les meubles, construisons une nouvelle maison.