A Fantastic Fear Of Everything (Crispian Mills, Chris Hopewell, 2012)

Par Doorama
Jack est écrivain, son livre sur les tueurs en série de l'ère victorienne ont un effet dévastateur sur lui. Parano à l'extrème et angoissé à l'idée d'être assassiné, le rendez-vous que son éditrice lui organise avec un réalisateur d'hollywood le pousse à affronter sa plus grande peur afin d'être présentable pour la rencontre : Jack devra aller à la laverie !
Le nom de Simon Pegg éveille chez nous les excellents souvenirs laissés par un Shawn Of The Dead des plus sympathique et drôle, l'une des meilleures parodies autour de nos morts-vivants préférés à la Rédaction. Propulsé par ce succès en tête des acteurs comiques britanniques les plus prometteurs, Simon Pegg n'a pas franchement transformé l'essai depuis... Nouvelle tentative avec ce A Fantastic Fear Of Everything qui s'amuse cette fois avec les sérials-killer !
Tuons de suite l'incroyable suspens lancé par notre introduction : A Fantastic Fear of Everything est encore bien moins réussi que notre intro ci-dessus ! Reposant intégralement sur le talent comique de Simon Pegg, c'est bien à un ratage auquel nous assistons. Pourtant doté d'un scénario apte à mettre en place un boulevard pour un Simon Pegg plutôt sympathique en grand malade avec un couteau collé à la glue dans sa main, A Fantastic Fear of Everything fait des pieds et des mains pour soigner son deuxième degré, oubliant tout le reste dans sa quête de reconnaissance ! Construit en 3 actes artificiellement reliés les uns aux autre (la maison de la peur, la laverie de la peur et la cave de la peur) toute l'énergie de Simon Pegg ne parvient pas à nous tromper sur la marchandise : ses réalisateurs apparaissent incapable d'insuffler le moindre rythme à leur histoire, et le sont davantage encore lorsqu'il s'agit de nous emmener dans le petit monde de Pegg.
Long et laborieux, il y a bien quelques gags qui viennent troubler le spectateur dans son impassibilité protectrice, mais comme n'ayant pas trouvé leur place dans l'univers mal défini de A Fantastic Fear of Everything, ils désertent aussitôt l'aventure. Le traitement des peurs qui habitent Jack semble bien trop homéopathique pour que le film ne joue son rôle. Et c'est bien là que ça bloque, A Fantastic Fear of Everything n'est pas suffisamment écrit pour fabriquer un portrait attachant de la maladie ou d'un écrivain tourmenté, il n'est pas non plus suffisamment orienté vers la comédie pure... Comme si ses réalisateurs visaient l'ambition de créer un parfait équilibre entre humour et elaboration d'un personnage complexe et touchant, A Fantastic Fear of Everything échoue sur les deux tableaux, ne laissant derrière lui qu'une comédie dépourvue de rythme et un personnage dont les peurs n'amusent ni ne fascinent.
On a l'impression que A Fantastic Fear of Everything vous sollicite régulièrement "vous avez vu ? je suis un film fin, non ?". Comme un catalogue, A Fantastic Fear of Everything tente de prouver qu'il sait construire un personnage, qu'il sait créer un climat fantastique, qu'il sait basculer dans le film de genre, qu'il sait... qu'il sait... L'impression qui en découle, c'est qu'il aurait été préférable que ses réalisateurs se soient davantage appliqués à peaufiner l'action et le déroulement de leur film, plutôt que de se livrer à une démonstration de ratée de savoir-faire. Mal construit, mal rythmé, A Fantastic Fear of Everything est l'échec du passage à l'image d'un scénario qui réclamait finesses de traitement et convictions. On rit quelquefois aux pitreries de Simon Pegg, on aime bien l'acte de la laverie, mais chacune de ses bonnes idées est gâchée par ce qui ressemble à une prétention démesurée de la part de ses réalisateurs. Quelques bonnes idées, mais la régularité d'un traitement systématiquement décevant transforment A Fantastic Fear of Everything en film parfaitement anecdotique, vite oublié, moyennement drôle et très décevant. Comme quoi comédie anglaise ne rime pas forcément avec qualité et humour !

Procurez-vous A Fantastic Fear Of Everything ou d'autres films de Crispian Mills, Chris Hopewell ou avec Simon Pegg