KiaOra, parole de bienvenue en langue maori, est le titre de cette série,commencée il y a un an. Le tome 2 vient de sortir chez Vents d’Ouest. Il est signé Olivier Jouvray (dessin), Virginie Ollagnier-Jouvray (scénario), Efa (couleurs). Après ” Le départ “, voici donc ” Zoo humain “. Une bande dessinée s’attaque donc à la face cachée de la colonisation du Pacifique Sud : l’exhibition des indigènes emmenés en Europe. Vue par les yeux de la seule fillette de l’aventure, Nyree, qui accompagne ses parents, ce tome 2 ne tient pas les promesses du premier. C’est assez statique et les tensions sont comme lissées par des dialogues convenus.
L’arrivée en Angleterre démarre sous de bons auspices : les Maori présentent au Crystal Palace des spectacles de danse (qui rappellent le haka des terrains de rugby) et la population londonienne apprécie. Assez vite les représentations suivantes sont annulées sans explication.
La solution est d’expédier tout ce petit monde à Paris au Jardin d’acclimation. Les danseurs maori deviendront des bêtes curieuses à qui les visiteurs lancent des pièces de monnaie. Dès lors, cette prise de conscience fera demander au groupe de danseurs à repartir en Nouvelle-Zélande. Sauf le père de Nyree, tenté par l’appât du gain, qui avec sa famille va signer pour les Etats-Unis. C’est d’ailleurs ce dilemme qui étonne et enrichit l’intrigue. On attend avec impatience le tome 3.
Chloé Cruchaudet nous propose chez Delcourt une BD qui arrive comme en symétrie de Kia Ora : Groenland Manhattan. En 1897, l’explorateur Robert Peary regagne New York après une mission au Groenland et ramène dans ses bagages cinq Esquimaux, parmi lesquels Minik, un jeune garçon, et son père. Véritable objet de curiosité, le petit groupe est logé dans les sous-sols du Muséum d’histoire naturelle. Mais, en l’espace de quelques mois, la tuberculose a raison de ces grands hommes du Nord et seul Minik survit. Adopté par l’un des conservateurs du Muséum, il s’adapte peu à peu à sa nouvelle destinée. Mais sa vie bascule le jour où il découvre dans une vitrine du musée le squelette de son père…
On y reviendra prochainement…