Le parcours de Maryse Condé par Maryse Condé.
Je l'avoue sans peine. Non seulement, je n'avais jamais lu l'auteure mais je n'en avais jamais entendu parler C'est donc l'esprit ouvert et curieux que j'ai entamé ma lecture.
Force est de constater que les écrivains sont dans une certaine mouvance, celle de raconter leur vie ou de disséquer un évènement précis de celle-ci. Par exemple, les cinq documentaires sélectionnés et lus, à ce jour, pour le prix ELLE, abordent tous un récit intime quelle que soit leur thématique.
Si les auteurs ont, comme tout le monde je l'imagine, des choses importantes à raconter, ils ont, eux, les moyens de l'écrire. Je reste donc intéressée par cette démarche quand elle est de qualité. L'abondance simultanée du genre me dérange davantage. Tout le monde semble s'y mettre en même temps et je dois vous le confier, je commence à en éprouver une certaine lassitude
La vie sans fards en a peut-être souffert. A aucun moment, je suis arrivée à m'intéresser à ce texte, succession d'évènements privés sur complaintes personnelles. Je suis restée totalement en-dehors, ayant l'impression de ne pas avoir été invitée ou de ne pas posséder les références culturelles nécessaires pour intégrer le texte.
Dommage pour moi, car le principe de se raconter avec sincérité, sans artifices – sans fards – exige courage, rigueur et humilité, trois qualités dont ce texte prouve que Maryse Condé n'en est, de loin pas, dénuée.
JC Lattès, 334 pages, 2012
Extrait
« Je n’étais pas seulement orpheline ; j’étais apatride, une SDF sans terre d’origine, ni lieu d’appartenance. En même temps, cependant, j’éprouvais une impression de libération qui n’était pas entièrement désagréable : celle d’être désormais à l’abri de tous jugements. »