J’ai récemment eu à disserter sur les différents troubles bipolaires, anciennement appelés psychoses maniaco-dépressives. J’ai également dû me plonger dans une pathologie un peu moins mystérieuse, l’énurésie nocturne. Mais qu’est-ce donc que cette maladie exotique? Des oxyures? Des tremblements? Des difficultés à l’endormissement? Pourrir la vie de son mari en s’aspergeant d’eau de Cologne à la violette avant de se coucher? Ronfler? Que nenni. Juste la façon savante de parler de pipi au lit. Mes parents ont découvert que j’étais somnambule après m’avoir trouvé en train d’uriner debout dans la salle à manger. Ce fut la première et la dernière fois que je fus pris en flagrant délit de destruction involontaire des biens familiaux (le buffet de l’arrière grand-mère maternelle).
J’ai eu la chance de ne jamais avoir été un pisseur tardif et surtout incontrôlable. Il m’est bien entendu arrivé, comme à de nombreux bambins, de rêver être aux toilettes et de souiller draps et matelas. Je me souviens également avoir flingué un canapé et une multitude de jolis coussins chez une cousine à ma grand-mère. J’avais trois ou quatre ans et vraiment envie d’uriner. Je ne savais pas ou pouvaient se trouver les toilettes et le temps de demander il aurait été trop tard. L’envie était trop forte, la vessie trop pleine. Mon dieu, je m’étais transformé en fontaine à pisse. Ayant un peu honte et ne souhaitant pas me faire gauler par ma grand-mère, j’ai tenté d’absorber la flaque en me servant de tous les coussins du canapé. Il fallait cependant rester discret et ne pas tous les transformer en immondes babas au rhum. La chance était avec moi. Le canapé et les fauteuils étaient gorgés de jolis coussins brodés. Mais revenons à nos moutons.
Le fameux pipi nocturne tardif. Certains parents s’arrachent les cheveux car leurs bambins pissent toujours au lit bien après l’âge de raison. D’après les études des spécialistes de la spécialité, entre 4 à 8% des enfants âgés de 7 à 8 ans ne sont toujours pas secs. A partir de 25 ans, il faut se résoudre à mettre à la porte le rejeton non étanche. Ce petit désordre fonctionnel n’a pas une cause organique. Plusieurs options s’offrent aux parents malchanceux. Des traitements sont commercialisés et agissent de façons différentes. Après avoir longtemps administré une certaine classe d’antidépresseurs, les prescripteurs se sont ensuite dirigés vers un médicament diminuant la production d’urine après être administré juste avant de se coucher.
C’est en feuilletant le “Jeune et Jolie” (c’est moiiii) de mars que j’ai trouvé, entre la page consacrée aux différents régimes à adopter avant l’été et une recette de mille-feuilles au chocolat, une publicité vantant les mérite d’une méthode anti-pipi au lit naturelle aux résultats rapides. Mais quelle pouvait-être cette méthode révolutionnaire? Juste un système d’alarme reposant sur la conduction électrique de l’urine. Cette thérapie comportementale est basée sur le réveil de l’enfant dès l’apparition des premières gouttes. Un contact est placé dans la culotte. Dès les premiers signes d’humidité, un signal est transmis à une source sonore qui s’active. A force de voir ses nuits pourries par une sirène, les fuites se réduisent pour enfin disparaitre dans la plupart des cas. Cette méthode coûte la peau des fesses mais semble être relativement efficace.
Electrode, culotte. Pourquoi n’adapterais-je pas cette méthode à mon couple?
Il me suffirait juste de coudre dans tous les caleçons de mon cher mari une électrode intelligente et programmable libérant une décharge électrique en cas d’abus de console. Plus Snooze passerait de temps à s’abrutir le neurone avec ses jeux vidéo, plus l’intensité serait importante, jusqu’à lui cramer les couilles en cas d’envie d’achat de nouvelle(s) console(s).
L’idée est à méditer et le brevet à déposer.