Paola Antonelli est designer et conservatrice du département Design & Architecture du MOMA (Museum of Modern Art) de New York. Référence internationale dans le monde du Design, Paola Antonelli ne cesse de promouvoir le design et son influence positive sur notre monde, par exemple lors du Forum Economique Mondial de Davos. Elle a été nommée parmi les 25 designers les plus influents par le magazine Time.
Dans un article de la revue ‘The Economist’ de 2010, intitulé « Design takes over », elle nous donne sa vision du rôle central que le designer jouera selon elle dans les années à venir. Cette vision peut certes sembler évangéliste et lyrique pour une lecture française, disons que cela sera notre contribution pour bousculer le pessimisme et le conservatisme ambiants ! ; )
Nous vous proposons ci-dessous la traduction de ce texte :
« On entend trop souvent dire que l’unique objet du design est de rendre les objets, les gens et les lieux beaux. Le design s’est pourtant étendu jusqu’à toucher presque toutes les facettes de l’activité humaine, qu’elles concernent la science, l’enseignement ou la politique. Ceci pour une raison simple : l’une des tâches les plus fondamentales du design est d’aider les Hommes à faire face au changement.
Les designers établissent des liens entre les révolutions et la vie quotidienne. Lorsque l’Internet est arrivé, par exemple, ils ont créé des interfaces comportant des boutons et des liens hypertexte qui ont permis à tous de l’utiliser. Tous les jours des designers travaillent pour créer des innovations de rupture gérables et accessibles, qui pourront être adoptées et assimilées dans la vie quotidienne. Et ceci sans jamais oublier ni la fonctionnalité ni l’élégance.
Dans 25 ans les designers seront au centre de toutes choses. Ils ne seront pas subdivisés selon leur spécialité (graphique, produit, mobilier, …) mais, comme en physique, le design sera plus ou moins séparé entre théorique et appliqué.
Les designers théoriques seront des généralistes distingués -un peu à la manière des philosophes français, mais prêt à retrousser leurs manches. Les designers appliqués représenteront des infrastructures et des systèmes complexes afin que scientifiques, décideurs et grand public puissent les gérer et agir dessus ; ils apporteront l’économie et le bon sens à la production de biens de consommation.
Cette nouvelle ère a déjà commencé. Le design devient central dans la quête éternelle de l’homme à dégager la beauté de la nécessité. »
Article original de la revue ‘The Economist’