Euh… Salut. Ce message a peut-être bien peu d'intérêt. On m'a reproché dans le passé d'exagérer sur les remerciements, comme on me reproche encore d'exagérer sur la mémoire (un peuple qui oublie ses héros, ses vieux chiens qui se sont si bien battus, pour rapafrazer Buk, est dans une merde, non, mais je te dis pas, alors, tout doux, les oublieux… merci…).
Quoi qu'il en soit, je tenais à exprimer ma gratitude à toutes celles et tous ceux qui m'ont témoigné leur appréciation au cours des mois d'enfer que je traverse. Je suis souvent incapable de forger les mots qu'il faut dans ces instants là et la pudeur de la médiocrité qui vient de pair avec ma prétention de scribe pas-pou-de-faux font que je préfère un silence digne et noble à des mouchoirs pleins de pleurnicheries. La France a déjà suffisamment souffert des sévices que les pleureuses québécoises lui ont imposé (je ne retrouve pas de noms, tout de suite là, mais vous voyez ce que je veux dire).
Du coup, ben merci. Yup. Je lis tout. Je reçois, souvent ça me guérit, parfois ça me galvanise, et des fois c'est un petit scintillement au bout du tunnel, le son léger et atténué de la vie qui bat, là-bas, au loin, dans les chaumières des humains normaux et en santé, dans vos cuisines, dans vos salons, dans vos que-sais-je. Bref. Ça fait toujours de l'effet, chaque fois bénéfique, et merci. Je crois que je suis en train de passer au travers d'une des périodes les plus difficiles de toute mon existence. Et, ma foi, je dois avouer en avoir marre de chez Nénuphar de moi, de ce moi-malade, de ce moi-patient, de ce moi-souffreteux, inextrémisseux, à-moitié-mourreux.
Vivement le moi-Jet-Li, le moi-Indurain, le moi-Rocket, qui rayonne, souple et fort et pédaleur, qui chante et qui s'en fout, et qui fait. Qui œuvre, qui aime, qui apprend. Bref. Je me souviens de moi mieux et je n'y aspire pas. J'aspire à moi mieux que jamais. J'aspire à l'épanouissement. Tant qu'à faire, tabarnak.
Bises. © Éric McComber