J'écoute aussi Les Rolling Stones, malgré la mauvaise plaisanterie faite à leur légende par le prix délirant des places pour leurs deux "concerts du cinquantenaire" à Londres.
Une pépite malgré tout, de 1967, déjà présente sur certaines compilations, mais somme toute assez rare : We love you a ceci d'unique, d'avoir été réalisée et enregistrée avec Paul Mac Cartney et John Lennon (et à mon sens écrite également, même si Lennon/Mac Cartney ne sont pas crédités). Voici la chose et, vous me direz ce que vous en pensez mais, comme une simple goutte de Ricard peut troubler un grand verre d'eau, deux Beatles dans le studio suffisent à transformer profondément l'univers musical des Stones.
Une nouvelle semaine cinéma sous le signe d'une morosité qui sera une des marques de cette année ciné 2012.
La perspective de voir Au-delà des collines (sic) du roumain Christian Mungiu pendant 2h30 ou Royal Affair, du danois Nikolaj Arcel, pendant 2h16 seulement, après Augustine ou La chasse, (films plutôt courts, sur tous les plans) la semaine dernière, ne donne pas une folle envie de faire péter le champagne. Donner une Nouvelle chance à Clint Eastwood après l'invraisemblable bourde de sa participation à la campagne de Romney me rappelle que je n'ai pas eu le coeur de confronter le dernier Costa-Gavras à mes souvenirs émus de Z, L'aveu ou Missing. Mais putain ! y-at-il eu un film excitant depuis Amour de Michael Haneke, qu'une grande partie du public, d'ailleurs, traîne dans la boue ? Rien, sinon un Assayas très honnête (Après mai) et, pourquoi pas, des grosses machines US comme Argo ou Looper, que nous n'avons pas (encore) vus. C'est un "rien" qui, àforce de se prolonger, de semaine en semaine, devient abyssal.
Heureusement, il y a eu de magnifiques reprises et Renoir et Carné / Prévert (Le carrosse d'or, Le jour se lève) et cette semaine sera sans aucun doute celle de La scandaleuse de Berlin (A foreign affair) de Billy Wilder (1949) avec Marlene.
Film de la semaine et affiche de la semaine,
A moins que cette semaine ciné soit redessinée par Les Lignes de Wellington, qui fut le dernier projet de tournage de Raùl Ruiz, resté à l'état de projet pour cause de décès trop rapide du cinéaste des Mystères de Lisbonne, mais porté à l'écran par sa compagne Valeria Sarmiento. Porté par l'équipe de Ruiz (même scénariste, même producteur que les Mystères et un casting "Grand Hotel" -- John Malkovich et Catherine Deneuve et Michel Piccoli et Nuno Lopes et Marisa Paredes et Isabelle Huppert et Mathieu Amalric et Chiara Mastroianni et Melvil Poupaud, refile-moi un xanax, j'ai le vertige. Le tout en 2h31 quand même... Et avec une interrogation nourrie par Les inrocks qui nous confie (c'est Kaganski qui parle) en présentant le film : "Si Ruiz était volontiers proustien, Sarmiento serait plutôt stendhalienne" (re-Sic, très chère).
Bonne semaine, bonnes reprises au cinéma (China Town, Little Odessa, outre La scandaleuse de Berlin et le plus que tout à fait étonnant premier film de Stanley Kubrick, Fear ans desire (1954), une vraie curiosité, un film de guerre où, en traversant les lignes ennemies, on fait un voyage à l'extérieur de ses barrières personnelles, film maniéré, mal joué, qui rappelle, par son esthétique très TV et sa musique surligneuse un épisode riche de Twillight zone (La quatrième dimension, en VF). Réellement, sans vouloir faire de phrases (ce n'est pas mon genre -- SIC ter), on sent, à voir cette oeuvre peu commune, qu'un réalisateur est né, mais on ne saurait dire en quoi, tant la singularité du jeune Kubrick passe à l'extérieur du public.