Crible.

Publié le 21 novembre 2012 par Lana

Quelqu’un chuchote. Dans l’ombre, quelqu’un chuchote. Autour. Dans l’ombre. Quelqu’un conspire.

Une présence comme celle du monde animal, celle du monde sensible.

Mais qui s’accroche à je-ne-sais-quoi, je-ne-sais-comment.

J’écris et quelqu’un chuchote. Quelqu’un qui épie le moindre geste. Et le moindre geste devient effrayant. Je ne transpire plus, alors je crie par tous les pores. J’essaye de crier, déplacé en un centre qui n’existe pas, vivant en une bulle irréelle d’irréalité. J’ai l’impression de me mouvoir dans puis je m’éteins, je m’efface, je disparais, j’oublie, je me perds. Mes yeux… mes yeux…

Quelqu’un chuchote. Dans l’ombre, quelqu’un chuchote.

Une présence que je reconnais ou que je crois reconnaitre. Je m’attends à d’autres cauchemars, d’autres folies aigües. La brise même des doux soirs d’automne semble porter l’haleine spectrale, le souffle glacé, de ce que je ne connais pas et qui hante mes chansons, mes rêves, mes chairs agacées.

Quelqu’un chuchote qui épie le moindre glissement de l’encre sur le papier et le moindre chuchotement de ma mine devient terreur.

Le monde animal… Le monde sensible…

Des trilles, des bruissements, du bois sec qui craque dans la nuit.

Tout est dehors.

Je m’accroche. J’écoute, je guette, j’hume, je ne perds rien…

Je cours, hurlant à la mort dans le bosquet.

Une grande lumière bleue éclate. Mes yeux… mes yeux… la nuit… la nuit au crible de la sorcière.

Le jour accueille mon repos, mon sommeil, mes rêves, mordus d’une étrange latence.

Les halos, les images, mes désirs… Improbable souffle glacé de tout ce qui n’existe pas.

Olivier


Classé dans:Paroles des lecteurs du blog