Magazine Humeur
La téléréalité sur la collusion et la corruption dans l’industrie de la construction soulève l’épineuse question du financement des partis politiques.
C’est sans surprise que les politiciens de tous les partis confondus préconisent la solution de la facilité : le financement des partis par les contribuables.
Naguère, la solution à tous les problèmes passait par l'Église. Aujourd'hui, c'est vers l'État que l'on se tourne pour trouver un remède à la corruption. Le gouvernement prendra donc en charge les partis politiques, comme il a pris en charge presque tout ce qui bouge au Québec... Enfin, l'argent public anonyme et aseptisé aura remplacé le détestable argent privé! --- Lysiane Gagnon
Les contribuables en ont déjà assez sur le dos, il ne faudrait surtout pas en rajouter. Je trouve inacceptable qu’une partie de mes impôts soient versés à des partis et des politiciens qui préconisent des politiques diamétralement opposées à mes valeurs.
Le financement des partis politiques est la responsabilité des membres du parti. Il y a environ 6 millions d’électeurs au Québec. Si les frais d’adhésion à un parti politique sont de 50 $ annuellement, non déductibles, cela représente un potentiel de revenu de plus 300 millions par année pour l’ensemble des partis. Si seulement le quart des électeurs paient leur adhésion, cela est plus que suffisant pour financer adéquatement une campagne électorale tous les 4 ou 5 ans.
Cela nécessiterait un effort de recrutement considérable de la part des politiciens, mais cette approche offre plusieurs avantages :
Le DGE pourrait facilement vérifier la légalité des contributions puisque seules les personnes physiques demeurant au Québec pourraient être membres d’un ou de plusieurs partis politiques; Le DGE pourrait facilement déterminer si les dépenses des partis excèdent les cotisations des membres. Dans ce cas, il déclencherait automatiquement une enquête. Les partis devraient être à l’écoute de l’ensemble de la population pour attirer le plus de membres possible; Lors du renouvellement annuel de leur souscription, les électeurs pourraient envoyer un message fort et clair aux politiciens; En obligeant les partis à encourager la participation du plus grand nombre, le système favoriserait la démocratie.
Aucune loi n’éliminera l’utilisation d’argent sale pour financer illégalement des activités électorales. Seule la répression permet de contenir à l’intérieur de limites tolérables ceux qui ont recours à des moyens illégaux pour arriver à leurs fins.
Rien ne justifie l’utilisation de l’argent des contribuables pour financer les partis politiques. Cette option représente un plus grand risque pour la démocratie que les contributions illégales aux partis. Le gouvernement devrait suivre l’exemple du gouvernement fédéral et abandonner un système qui oblige les contribuables à financer des partis politiques contre leur gré.