Moscovici : "Il ne faut pas abuser sur les taxes" par Europe1fr
Pierre Moscovici était l'invité mercredi d'Europe 1. Face à Caroline Roux, le ministre de l'Economie et des Finances a expliqué la situation grecque, mais aussi la question de la dégradation de la note de la France par Moody's, la tenue des hypothèses de croissance et la réduction des dépenses de l'Etat.
Aide financière à la Grèce: un accord lundi
Interrogé sur l'absence d'accord sur le déblocage de l’aide financière pour la Grèce et la déclaration du Premier ministre grec selon laquelle la stabilité de la zone euro serait menacée, Pierre Moscovici a démenti: les discussions n'ont pas encore abouti mais les partenaires sont "très près d'un accord". Puis d'expliquer:
Il reste encore quelques paramètres techniques à régler: comment faire en sorte d’abaisser les taux d’intérêt sur les prêts que les bailleurs internationaux ont consenti à la Grèce, ou comment faire en sorte de réduire les profits que les banques centrales tirent des titres grecs qu’elles détiennent
Enfin le ministre a rassuré:
Nous parviendrons à cet accord lundi
Dégradation de la note de la France par Moody's: ne pas céder aux pressions extérieures
S'agissant de la dégradation de la note de la France par l'agence Moody's, Pierre Moscovici a là aussi rassuré en expliquant:
Il y a 21 crans sur l’échelle de Moody's, comme sur l’échelle d’une autre agence qui s’appelle Standard & Poor's, nous avons été dégradés d’un cran, nous restons quand même à un niveau de qualité très élevé en terme de notation.
Le ministre a également rappelé la confiance des marchés dans les atouts de la France que sont "ses services publics, ses infrastructures, la taille de son économie, sa productivité, sa recherche" et de le démontrer par la stabilité du taux d'emprunt qui lui est accordée malgré l'annonce. Puis de qualifier l'événement:
C’est à la fois une sanction pour le passé, c’est une reconnaissance pour le présent et c’est un encouragement à agir.
En conséquence de quoi Pierre Moscovici s'est prononcé contre un avancement du calendrier tant sur le Pacte de compétitivité que sur le vote du collectif budgétaire, rappelant que les actions du gouvernement n'étaient pas dictées par "la pression extérieure".
Une hypothèse de croissance réaliste
Par la suite, Pierre Moscovici est revenu sur les hypothèses de croissance en France. Le ministre a tenu à réaffirmer que le gouvernement avait toujours fait preuve de réalisme et tenait "un discours de vérité":
Si nous mettons en oeuvre notre politique de compétitivité avec vigueur et que les entreprises y répondent, oui, nous ferons 0,8% l’an prochain, et nous ferons 2% en 2014. Je maintiens, moi, que c’est volontariste, que c’est réaliste.
Les réductions des dépenses de l'Etat déjà prévues
Enfin le ministre de l'Economie et des Finances a précisé quels types de mesures pourront financer les économies de l'Etat en 2013. Après avoir rappelé que le projet de loi de finances était actuellement en discussion et déjà voté par l’Assemblée nationale, le ministre a donné un exemple:
Dans ce projet de loi de finances vous avez 10 milliards d’euros de réduction pour 2013. Et je vais vous donner un exemple, je suis ministre des Finances, dans mon ministère on supprime 2350 emplois budgétaires. Voilà, il y a du concret, et c’est prévu sur trois ans, et nous irons plus loin
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