Le projet Beaming permet à une personne de visualiser l'environnement perçu par un robot, qu'elle peut également diriger à distance.
Pour améliorer le travail collaboratif à distance, les technologies se multiplient. Mais pour les scientifiques du projet européen Beaming, il reste important de garder un lien physique. Pour eux, celui-ci peut passer par le robot. Ils ont ainsi mis au point un système qui permet à une personne, où qu'elle soit, d'animer une machine présente dans un autre endroit, et de disposer aussi de son champ de vision. Du côté de l'humain, il est nécessaire de porter des lunettes de réalité augmentée, qui diffusent ce que perçoit la caméra du robot, située au niveau de ses yeux. La personne doit également enfiler une combinaison équipée de capteurs de mouvements, qui peuvent être reproduits en temps réel par la machine.
Capteurs de pression et de mouvement
Dans les paumes de la main, sont placés des capteurs de pression. Si le robot, qui dispose aussi de capteurs de ce type, touche un objet, ou serre une main, la pression exercée sera reproduite afin de permettre à la personne de se représenter l'acte. Un microphone permet d'enregistrer sa voix, retransmise immédiatement par l'androïde. Ce dernier, dont la physionomie est proche de celle de l'humain, dispose de deux écrans LCD qui affichent un regard lui aussi similaire à celui de l'homme. Les chercheurs ont choisi d'animer la bouche, afin de ressembler au plus près à son utilisateur quand il s'exprime.
Retransmettre l'état émotionnel ?
Un projet intéressant, notamment parce qu'il repose sur plusieurs technologiques largement répandues. Reste que pour le moment, il reste peu probable qu'il soit possible de "collaborer" efficacement, vêtu d'une telle combinaison. La question se pose également du réel gain d'interaction, par rapport à des solutions plus classiques, mais qui montrent la personne. A noter que les scientifiques voudraient désormais restituer l’état physiologique et émotionnel, en retransmettant par exemple le rythme cardiaque ou les expressions faciales d’un individu, et ainsi développer l’impression de téléportation de la personne dans un environnement distant, par le biais de l’avatar. Pour information, le projet est coordonnée par le Startlab de Barcelone. Il implique dix autres participants.