A propos d‘Après Mai d’Olivier Assayas
Clément Métayer et Lola Creton
Région parisienne, au début des années 1970. Gilles (Clément Métayer), un lycéen de 17 ans, hésite sur le sens à donner à sa vie. Doit-il s’engager dans le combat politique, comme la plupart de ses camarades, ou donner libre cours à des aspirations artistiques beaucoup plus personnelles et à son talent de peintre ? Ce ne sont pas les femmes qui vont l’aider à choisir, puisque là aussi, c’est le territoire des incertitudes amoureuses, Gilles étant tiraillé entre sa muse, la rêveuse et évanescente Laure (Carole Combes) et la beaucoup plus concrète et engagée politiquement Christine (Lola Creton)…
Après Mai se déroule dans le contexte qui suit les évènements de Mai 1968. Le souffle de la révolte est retombé mais pas pour tous. Certains souhaitent continuer l’engagement politique et participer à des actions clandestines et violentes. D’autres, comme Gilles, hésitent à rallier des groupes politiques très engagés et radicaux qui déboucheront notamment sur la formation du tristement célèbre Action Directe (créé en 1977).
Mais le film d’Assayas est davantage un prétexte pour raconter une histoire d’amour à trois, un conte cruel à la « Je t’aime, moi non plus ». Gilles est amoureux, on le comprend peu à peu, d’une fleur, un papillon qui lui échappe nommé Laure. Mais il n’aime pas Christine, qui est quant à elle bel et bien tombée amoureuse de lui. C’est cette histoire que le film raconte par petites touches, en commettant des répétitions parfois (scènes de flânerie sous drogues dans des demeures aussi vastes que les parcs qui les entourent), mais avec un art subtil et indéniable de l’allusion et de la suggestion.
Lola Creton livre à nouveau une prestation très convaincante, dans la lignée du personnage poignant qu’elle jouait dans Un amour de jeunesse. Tout en silences et en non-dits, en souffrances muettes et cachées que l’on devine, son personnage de militante anarcho-communiste est à la fois rageur et sentimental. Intelligente, déçue mais lucide, Chrisine a compris la loi des affinités électives et que Gilles en mordait davantage pour une fille un brin paumée et qui n’est quant à elle, pas vraiment amoureuse de lui. Le beau personnage de Laure fait étrangement penser à celui de Jennifer (Robin Wright Penn) dans Forrest Gump, même si la comparaison peut paraître un peu saugrenue.
http://www.youtube.com/watch?v=Eeuku4vzPkg
Film français d’Olivier Assayas avec Clément Métayer, Lola Créton, Félix Armand, Carole Combes… (02 h 02)
Scénario d’Olivier Assayas :
Mise en scène :
Acteurs :
Dialogues :
Compositions de Captain Beefheart, Syd Barrett, Nick Drake :