Que retenir de cet extraordinaire psychodrame ces deux derniers jours à l'UMP ?
Par Emmanuel Sala.
D'abord constater que la fraude électorale est une réalité à laquelle est confronté tout responsable politique à l'UMP un jour ou l'autre.
Pour ma part, je l'ai été à l'occasion de l'élection du représentant de la fédération des Hauts de Seine en tant qu'élu « délégué de ville », aujourd'hui exclu de l'UMP : Patrick Devedjian était assuré d'avoir une majorité face à l'outsider, à l'époque un candidat peu connu, maire de Saint-Cloud, jusqu'à ce que le dépouillement mette en évidence le succès de l’outsider. Nous avons pu voir ainsi le ballet de procuration, toutes signées de la même main, et toutes en faveur du même candidat remettre les choses à leur place et permettre à Patrick Devedjian, une fois élu, d'annoncer qu'il confierait « des responsabilités » au maire de Saint-Cloud pour, on l'imagine, services rendus.
Tel est un peu le scénario auquel nous avons assisté par télévision interposée, ou l'UMP s' est retrouvé avec deux papas parce que « ensemble tout est possible », aux moyens de méthodes putschistes dans un scrutin digne de certains pays bananiers, et dont le résultat acquis avec moins de cent voix d'écart est évidemment contestable, ce que n'a pas manqué de dire le candidat perdant.
Une méthode qui, à tout le moins, pose la question de la gouvernance de ce parti, et, pour répondre les termes mêmes de François Fillon, des questions « morales ».
L'occasion de rappeler que l'UMP n'a rien à envier sur ce plan au Parti Socialiste, et que chaque parti perçoit chaque année près de 25 millions de subventions de l'Etat, c'est à dire de nos contributions, et d'appeler à cesser ce mode de financement des partis politiques.
Tout cela relèverait d'un mauvaise farce si ces questions morales n'éloignaient pas chaque jour un peu plus les électeurs du chemin qui les amènent aux urnes ; un déficit de démocratie croissant à chaque élection ou l'abstention atteint des records inégalés, le vote blanc plus de suffrages que tous les petits partis réunis (sans pour autant être comptabilisé dans les suffrages), sans parler des votes extrémistes qui sont autant de refuges.
La deuxième observation porte sur le silence assourdissant d'une voix libérale dans ce contexte :
On cherche en vain une motion d'inspiration libérale parmi toutes celles proposées au militants ump.
Le courant « réformateur » anciennement animé par Hervé Novelli (battu aux dernières élections) est tout simplement aux abonnés absents.
A ce discrédit des élus des partis dits « de gouvernement », réponds une impatience grandissante de ceux qui payent ou subissent l'état providence.
Une situation qui n'est pas sans rappeler le mouvement historique des « Frondeurs » que les français ont vécu au 17ème siècle, en réaction à l'autoritarisme de l'état.
Entre 1600 et 1650 les dépenses de l'état ont quintuplé, et le cardinal Mazarin demande au surintendant des finances d'élargir l'assiette de nombreux impôts, dont la « taxe des aisés » (déjà) et l'édit du tarif » (1646), l'édit du Toisé...
La Fronde est aujourd'hui d'une furieuse actualité !
J'en veux pour témoignage l’extraordinaire bestiaire auquel nous avons assisté à travers les médias sociaux que sont les pigeons, vaches, sardines..., témoignage de la vigueur des acteurs de notre société civile.
Frondeurs il est temps de se réunir !!
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