Nous y sommes. L’AC Milan affronte le premier match potentiellement décisif de la saison, à Bruxelles contre Anderlecht. L’équipe belge est loin de faire partie de l’élite européenne mais dans ce groupe C très équilibré, tout peut arriver. Ce soir, Milan a la possibilité de se qualifier directement en huitièmes de finale mais peut également voir la poursuite de son aventure européenne fortement compromise. La qualification est un objectif absolument indispensable pour l’AC Milan, au niveau sportif (et du prestige) mais (surtout) économique.
Entre bonus, recettes de stade et droits TV, la qualification en huitièmes de finale de Champions League vaut 10-15M, une somme extrêmement importante que l’équipe d’Allegri doit aller chercher. Les finances du club ont besoin de cet argent, qui pourrait aussi servir à renforcer l’équipe en janvier surtout compte tenu de la quasi impossibilité de se qualifier pour la prochaine Champions League. La mission en Belgique n’est pas impossible face à une équipe d’Anderlecht loin d’être irrésistible. Il faudra tout de même se méfier car les équipes belges savent se transcender lors des évènements importants à domicile, poussés par un public déchainé.
Milan arrive à cette rencontre après le bon match nul arraché au San Paolo face à Napoli. Obtenir un résultat positif là bas semblait impossible mais les Rossoneri ont réussi grâce à une détermination et un courage admirables ainsi qu’un El Shaarawy éblouissant. Plus que le point (en or), c’est la prestation et l’attitude qui ont été appréciables. L’équipe d’Allegri a dominé Naples sur sa pelouse, a été menée 2-0 mais au lieu de s’écrouler, elle a réagi férocement et a réussi à égaliser. Récupérer deux buts de retard est déjà très difficile mais si en plus cela arrive au San Paolo face à une équipe de Napoli en grande forme et en confiance, cela rend la remontée encore plus significative. Un résultat qui compte peu au classement mais très important pour la confiance et le moral. Certains parlent d’un « effet Berlusconi » mais il ne faut pas oublier que les Rossoneri avaient déjà très bien réagi (avec plus ou moins de réussite) après avoir été menés à d’autres occasions (ce qui prouve que l’équipe suit toujours son entraineur).
C’est d’ailleurs un problème à régler de toute urgence. L’équipe d’Allegri commet un nombre incalculable d’erreurs défensives (individuelles et collectives). Par conséquent, elle encaisse beaucoup trop de buts : 8 lors des 4 dernières rencontres, mais déjà 18 en 13 rencontres. La plupart de ces buts sont littéralement offerts à l’adversaire. Le discours de Berlusconi ou ceux d’Allegri sont inutiles. Les joueurs commettent des erreurs individuelles (parfois incroyables), les défenseurs montrent leurs limites. En 13 rencontres de championnat, Milan a été mené 8 fois! Les huit équipes qui ont pris l’avantage face à Milan sont : Samp, Atalanta, Udinese, Inter, Lazio, Palermo, Fiorentina et Napoli. Et de ces 8 matches, Milan n’a obtenu que 2 points (contre Palermo et Napoli). A l’inverse, lorsque l’équipe d’Allegri a pris l’avantage dans un match, elle a pratiquement toujours gagné (seulement un match nul à Parme).
Tout cela pour en arriver à la Champions League et Anderlecht – Milan en étant conscients de l’importance de ne pas encaisser de but. S’imposer en Belgique serait pratiquement synonyme de qualification. Milan compte 1 point de plus qu’Anderlecht, 2 points de plus que le Zenit. Anderlecht et Milan partent déjà avec le léger avantage de connaitre le résultat de Zenit – Malaga. Si Malaga ne perd pas en Russie, Milan serait qualifié en cas de victoire alors qu’en cas de match nul, les Rossoneri auraient 2 résultats sur 3 à disposition à San Siro face au Zenit. Si par contre le Zenit s’impose, obtenir les 3 points à Bruxelles serait encore plus nécessaire même si en cas de match nul, l’équipe d’Allegri aurait tout de même 2 résultats sur 3 favorables lors du dernier match du groupe. Tout cela signifie une chose : Milan ne peut pas et ne doit pas perdre en Belgique! La qualification serait encore théoriquement possible mais très compliquée. Milan ne peut pas faire de calcul et doit uniquement penser à gagner un match difficile (comme tous les matches de Champions League) mais tout de même abordable.
En ce qui concerne la partie tecnico-tactique, Allegri hésite entre le 4-2-3-1 très offensif mais qu’il pourrait se permettre face à Anderlecht ou bien le 4-3-3 plus équilibré et un peu plus prudent. Malgré ses bourdes, Abbiati défendra les buts. La défense est pratiquement décidée avec De Sciglio à droite, Constant à gauche et Mexès au centre. Acerbi, Yepes et Zapata se disputent la dernière place : l’Italien est favori. Au milieu, De Jong et Montolivo joueront. Le reste dépend de la tactique. En 4-3-3 : Nocerino (mezz’ala), Boateng (à droite), Pato (au centre) et El Shaarawy (à gauche) titulaires. En 4-2-3-1, Emanuelson (à droite), Bojan (au centre), El Shaarawy (à gauche) et Pato (en pointe). La formation varie donc entre Nocerino – Boateng ou Emanuelson – Bojan. Milan repart de son Pharaon des records (10 buts en 13 matches de Serie A, mieux qu’Ibrahimovic la saison passée!) mais aussi de Pato, qu’Allegri relance titulaire après le « message » passé à Naples où tous les éléments offensifs ont été utilisés mis à part le n°9 milanais. L’aligner titulaire dans un match décisif est un énorme signe de confiance.
Aujourd’hui cet Anderlecht – Milan est le match le plus important de la saison. Les Rossoneri devront cependant éviter de compliquer eux-même la tâche en commettant toujours les mêmes erreurs. Ils devront être unis comme au San Paolo où la force du groupe a permis de se sortir d’une situation qui semblait compromise. Anderlecht – Milan est un match décisif, les deux équipes ont besoin et veulent croire en la victoire. Cette saison, les Belges peinent à marquer mais devront inévitablement se découvrir pour tenter de s’imposer. Milan devra être patient et frapper au bon moment. « Défaite » est un mot à rayer du vocabulaire Rossonero et ce soir, une victoire serait extrêmement bénéfique, à quelques jours d’une autre rencontre très importante face à la Juventus. Galliani a une nouvelle fois demandé à Berlusconi de se libérer afin de se rendre à Milanello et motiver l’équipe. Bref, on n’y est pas encore : ce soir il y a un match à gagner pour effectuer un petit pas qui doit mener Milan à redevenir… Milan.
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