Geneviève Belleville, professeur à l'École de psychologie de l'Université Laval et son équipe ont évalué les patients arrivés aux urgences de l'hôpital Sacré-Coeur de Montréal et de l'Hôtel-Dieu de Lévis entre mars 2005 et avril 2008 et, plus particulièrement 771 personnes qui se sont présentées en raison de douleurs thoraciques et pour lesquels aucun diagnostic n'a pu être établi. Une évaluation psychologique a permis d'établir qu'une proportion importante de ces patients souffrait de crises de panique, de troubles anxieux, de l'humeur ou de pensées suicidaires. Les chercheurs ont rapproché chacune de ces visites de sa phase lunaire.
Leur analyse ne révèle aucun lien entre la fréquence des problèmes psychologiques et les 4 phases de la lune mais de rares liens liés aux saisons : Les crises de panique et d'anxiété sont plus fréquentes au cours du printemps (OR : 1,378, IC : 95% de 1,002 à 1,896), les troubles anxieux pendant l'été (OR : 1,586, IC : 95 % de 1,037 à 2.425). Une seule exception, les troubles anxieux s'avèrent 32 % moins fréquents durant le dernier quartier de lune. « Mais c'est probablement dû au hasard ou à des facteurs que nous n'avons pas pris en compte », rectifient les chercheurs qui confirment l'absence d'effet de la pleine lune ou de la nouvelle lune sur l'incidence des troubles psychologiques.
Pourtant, 80 % des infirmières et 64 % des médecins sont convaincus, eux-mêmes, de l'influence du cycle lunaire sur la santé mentale des patients, ajoutent les auteurs.
Source: General Hospital Psychiatry doi:10.1016/j.genhosppsych.2012.10.002 online 15 November 2012 Impact of seasonal and lunar cycles on psychological symptoms in the ED: an empirical investigation of widely spread beliefs (Visuel American Psychological Association)