Je n'ai pas terminé de vous raconter notre périble cubain et, même si j'en garde de délicieux souvenirs, je n'ai pas envie de continuer pour l'instant. Peut être parce que je veux les garder pour moi, peut être parce que j'ai égaré le cahier ou j'avais relaté les notes prisent en vu de ce que j'allais raconter... Bref, je terminerai une autre fois...
Ce soir, j'ai envie d'écrire, juste pour écrire, parce que ça fait longtemps que je n'ai pas écrit et que j'aime écrire... J'ai envie d'écrire parce que je pense trop pour dormir, parce que je n'ai pas assez écrit dernièrement, parce que l'écriture me manque... J'ai envie d'écrire parce que d'habitude j'écris, parce que je ressens le besoin de reprendre mes habitudes, de recommencer à vivre un peu plus normalement, de reprendre une vie plus relaxe... J'ai envie d'écrire, sans me censurer, sans me questionner, sans faire attention... J'étais en transition depuis ma rupture, entre ma vie d'avant et ma vie future, entre l'idéal que je souhaitais atteindre et l'imparfait que j'accepte de plus en plus... J'étais en mode survie, un peu en mode fuite...
Je crois que j'ai fuis ma peine d'amour... Et toutes les douleurs qui entourent une peine d'amour. Je l'ai vécu, à fond, mais par moment. Et je l'ai fuit, à fond, à d'autres moments. J'ai travaillé comme jamais avant, par besoins financiers évidemment, mais aussi parce que c'est très efficace quand ne rien faire est trop difficile. Je suis sortie un peu, avec ou sans les enfants, pour me divertir, changer d'air et aussi, encore une fois, ne pas penser...
J'ai fait beaucoup de choses pour ne pas penser... Ne pas penser à ce que j'aurais pu faire pour sauver mon couple, ce que j'ai pu faire pour causer sa perte, ce qui aurait pu être évité, ce qui aurait pu mieux aller... J'ai fait beaucoup pour ne pas m'arrêter à ces douloureux détails, mais j'ai quand même eu à les affronter, alors je l'ai fait, de mon mieux...
La vie, la mienne en tout cas, est une petite vite... Elle me rattrape toujours... Elle m'oblige à me questionner, à m'arrêter, à réfléchir... Alors je l'ai fait, dans la mesure du possible. Souvent en conduisant, seule dans ma voiture, avec ma radio, fidèle et si bonne pour me rappeler de tendres ou de moins tendres souvenirs... Parfois en discutant, avec mes copines et copains tout croche, avec mes puces qui du haut de leurs quelques pieds (Grande puce me dépasse presque...) sont parfois tellement sages... D'autres fois en observant, des couples, des familles, des enfants... Bref, j'ai réfléchi, ressenti et communiqué ce que j'avais à réfléchir, ressentir et communiquer. J'ai constaté mes torts, mes faiblesses, mes lacunes, mais aussi mes forces et mes qualités. J'ai constaté qu'un jour à la fois je m'en sortais, même si par moments je panique, j'ai constaté que j'étais forte, même si parfois je me sens faible, j'ai constaté que j'étais belle, même si je me sens souvent vieille, à l'intérieur comme à l'extérieur même si les deux sont parfois croches... J'ai constaté que j'étais insécure, même si je donne l'impression d'être confiante, j'ai constaté que j'étais qui je suis et que m'accepter était sans doute la meilleure chose à faire, en tentant toujours d'être une meilleure personne, malgré tout, sans m'oublier et sans viser la perfection. J'ai constaté que j'avais mal aussi par bout, que j'étais triste parfois, nostalgique souvent, sensible à temps plein... Que j'étais humaine quoi... Et j'accepte de plus en plus que je suis comme ça, parce que même si on a toujours le choix, il m'apparait plus simple d'accepter qui je suis que de me fuir de diverses façons...
Je pense que je commence à faire la paix avec mon passé un peu trop chambranlant, que je commence à comprendre qu'il est précieux malgré les erreurs que j'y ai commise... Je pense que j'apprends de plus en plus à profiter du moment présent, à la seconde près... Et j'ai confiance qu'un jour je ne craindrai plus le futur, aussi incertain puisse t'il être, aussi épeurant puisse t'il apparaître, aussi menaçant puisse t'il devenir... Un jour, j'arrêterai de m'y arrêter... Il m'effraie, je crois, moins qu'hier et plus que demain... Et j'aime ma vie, plus qu'hier et moins que demain, j'espère...
Et demain, et après demain, et après après demain j'ai un déménagement à planifier, alors je dois aller dormir... Ma transition est terminé dans ma tête mais concrêtement, elle se termine début décembre, alors qu'après six mois de cohabitation avec Grand-maman toute croche, nous emménagerons dans notre nouveau logement... J'ai hâte et peur à la fois, mais j'ai confiance. Alors ce soir, comme tous les soirs depuis environ un mois, je dormirai paisiblement. Le pire est derrière moi, le meilleure m'attend... J'espère... Je vous tient au courant, dès que j'ai deux minutes ;)